Il y a cinquante ans, le 3 mai 68 après-midi, les leaders étudiants étaient en assemblée générale dans la cour de la Sorbonne après la fermeture de Nanterre. Mon compagnon de l’époque, Michel Bablon, révolutionnaire malgache, y était aussi.
Ce jour-là, je préparais l’inauguration de la boutique de Mia et Vicky, 21 rue Bonaparte, à quelques pas du 15 rue Visconti où j’habitais avec Michel Bablon.

Je me souviens de la présence du sculpteur César, ami de Louis Féraud. J’avais retrouvé des gens connus les années précédentes.
Mia Fonssagrives était alors mariée au couturier Louis Féraud, papa de mon amie Kiki.
J’avais assisté à la soirée dans une robe que j’avais créée, en shantung de soie beige, peinte par Michel Bablon.
Son frère avait peint à la gouache ma gorge et mes pieds nus dans le style des dessins de la robe. Michel Bablon, qui devait m’accompagner à l’inauguration de la boutique, avait disparu.
En fait, il était à la Sorbonne, embarqué avec tous les leaders de groupuscules dans les paniers à salades de l’époque.
C’est ce soir-là qu’a commencé le mois de Mai 68 avec les premières échauffourées du Quartier latin aux cris de « Libérez nos camarades ! »
Moi, je dansais chez Mia et Vicky…
Gaelle Kermen,
Kerantorec 3 mai 2018
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Blog auteur : gaellekermen.net
Extrait de Des pavés à la plage, Mai 68 vu par une jeune fille de la Sorbonne