2014_chantier sur le bucheronnage de la haie

Cahier de chantier 2014
Bonne année à toutes celles et à tous ceux qui me feront l’honneur de lire mes aventures de chantier. Je tiens mon cahier de chantier depuis 1999 et dans les résolutions de l’année 2014, j’ai noté que je devais bloguer plus. Voici donc le début de mon cahier de chantier 2014, dont je vous livrerai des extraits sur ce blog.
Bloavez Mad d’an Holl !

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J’éprouve autant de plaisir à commencer un nouveau cahier en début d’année ou de mois sur mon application Write tablet Android, que lorsque j’ouvrais un nouveau cahier fleurant bon le neuf. Mon cerveau est complètement adapté à la technologie numérique, surtout quand je pense que je n’aurai pas à retaper mes notes, juste à les corriger, élaguer, mettre en fiches et en forme quand je déciderai de les publier.

Toute ma vie j’ai été admirative des progrès apportés par la technique bien comprise, y voyant, non pas un asservissement comme beaucoup le craignent, mais bien au contraire l’émanation du génie humain. Et pour ma part, j’y vois une sacrée libération de la femme.
scies japonaises et casquette Dick sur table Manufrance 78

Pourrai-je vivre seule ici sur un domaine de plus de 3000 m2 et l’entretenir, si mes modestes forces et moyens n’étaient pas relayés par des outils ? Il est bien évident que non. Et si j’ai longtemps privilégié les scies japonaises, qui restent parmi mes meilleures amies quand j’ai un petit entretien à faire sur des rosiers ou arbustes, j’apprécie de pouvoir tronçonner seule ma haie de laurier-palmes avec une de mes récentes meilleures amies : la petite Bosch électrique de 35 cm.
les outils du chantier bois

Car mes abattages aux scies japonaises n’avaient pas suffi à désenclaver mon territoire de ses prisons végétales. Je disais que je filtrais la civilisation, que je sculptais le vivant. Tu parles ! Ça a tellement débordé chez le voisin, que ce courtois agriculteur a fini par descendre de son tracteur pour me le signaler gentiment. Je l’ai rassuré tout de suite : j’avais entrepris le nettoyage préalable du chantier pour en effet abattre les laurier-palmes devenus monstrueux en quelques années, certaines perches atteignaient huit à dix mètres de haut et leurs ramures battaient la mesure des tempêtes sur cinq mètres de large la-haut.

Cet automne 2013, le temps m’a permis d’attaquer un chantier d’importance qui avait été trop longtemps différé : l’abattage d’une haie de laurier-palmes devenue énorme muraille végétale.
la haie de palmes avant le chantier

C’est le dix novembre que Guenal, mon cousin-voisin, m’a donné ma leçon de bûcheronnage, me rappelant les gestes essentiels de l’abattage d’un arbre, suivant sa position,  suivant le vent, quoique il vaille mieux travailler quand il n’y a pas de vent, mais le vent peut aussi être un allié. Guenal me rappelle toujours les bonnes positions, la façon indispensable de tenir son équilibre en s’appuyant sur les deux pieds, comment plier les genoux pour se baisser pour soulager le dos et tout ce qui est nécessaire pour travailler en toute sécurité.

Premier arbre abattu par Guenal

Premier arbre à degager seule

J’ai révisé les gestes qu’il m’avait déjà appris, mais que mon manque de pratique m’avait fait oublier. Il a abattu les deux plus gros troncs au départ de la haie : 26 cm de circonférence. C’est beaucoup demander à la petite Bosch que j’avais choisie pour sa légèreté, environ 4 kg, qui est conçue pour des troncs de 15 cm maxi. Mais à la guerre, comme à la guerre, quand il faut y aller, faut y aller ! Et elle y va sacrément, la brave machine. Car depuis ces deux premiers troncs, j’ai continué seule, fière de montrer à Guenal les résultats de son excellente pédagogie, qui me permet de me lancer dans des chantiers d’importance que, sans ses conseils, je n’eusse pas oser braver seule.

travail en cours

Comme j’aime bien savoir où je vais pour programmer mon agenda (électronique lui aussi bien sûr, Calendar de Gmail, accessible de mes deux tablettes et du PC de bureau), j’ai compté les troncs de la haie : 225, que j’ai prévu d’abattre sur les trois mois de novembre, décembre et janvier en trois sessions, de préférence lorsque la lune décroît, après la Pleine Lune, « en décours » selon l’expression de Philibert de l’Orme, le grand bâtisseur de la Renaissance.

La première session de novembre m’a permis d’abattre le premier tiers de 70 palmes, les plus difficiles, car les troncs étaient tous imbriqués anarchiquement entre eux. Le temps était au grand beau, c’était parfait. J’ai senti quand même, au moment de la Nouvelle Lune que je devais prendre du repos. Le corps disait : Pouce !
Haie cote champ
J’ai privilégié les travaux intellectuels eux aussi de longue haleine, la saisie des dernières pages retrouvées pour les années 65 et 92, essentielles, pour compléter les cinquante ans d’écriture en cahiers.

La deuxième session a démarré à la mi-décembre. Le temps était nettement moins beau et j’ai dû souvent replier le matériel. J’avais prévu de finir pour la fin de l’année. Il en reste encore un gros bosquet qui me bouche une partie du champ où j’aime à voir s’allonger les derniers rayons du soleil les soirs. Je crois avoir fait le plus difficile. Il me reste 98 palmes à abattre et à débiter. Mais elles sont beaucoup plus fines que les précédentes et je devrais aller plus vite, en y mettant moins de forces. J’ai bon espoir de finir pour le début février, pour la fête druidique de Imbolc, le renouveau de la lumière au creux de l’hiver, date symbolique qui rythme l’année et me permet de m’organiser en démarrant le chantier de nettoyage de la haie et l’abattage des palmes après la Samain, début novembre et prévoyant la suite du débit en rondins des troncs couchés en attente dans le fossé de Imbolc jusqu’à l’équinoxe de Printemps.

chantierBois21

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L’année 2014 a commencé par une forte tempête, plus forte que celle de Noël, avec des coefficients de marée forcissant avec la Nouvelle Lune du Premier Janvier. Je n’ai pas constaté de dégâts sur mon territoire ni ma chaumière et je rends grâce à Guenal qui avait fait des réparations l’été dernier lors d’une longue période de sécheresse bienfaisante. Je dors bien maintenant.

Ce matin du 2 janvier il fait beau. Si le temps reste beau aujourd’hui, je crois que je ne résisterai pas à l’appel de la tronçonneuse… tant j’ai hâte de voir mon horizon dégagé sur le champ voisin où le blé semé en novembre est déjà en herbe, tant j’ai hâte de voir la lumière revenue sur ma prairie et mon jardin, pour une belle année glorieuse. Vive 2014 et ses beaux chantiers en perspectives !

chantier bois par temps de pluie

Merci à Bruno Cohen pour ses conseils sur les outils, il m’avait prêté sa tronçonneuse Black & Decker, j’avais constaté que je pouvais l’utiliser, que le poids des électriques n’était plus un handicap pour mes bras toujours sollicités par la saisie informatique.

Merci à Guenal Boursier-le Doze, mon Maître es Travaux, mon gourou bienveillant, ma référence absolue.
Couvreur-Zingueur à Moëlan-sur-Mer

Philibert de l’Orme : Fiche Wikipedia
Extrait d’Inventions pour bien bastir

Outils : tronçonneuse Bosch et scies japonaises Dick

Application Android d’écriture sur tablette : Write Tablet Notepad/Journal

Gaelle Kermen
2 janvier 2014 début d’un nouveau cahier chantier

Album Flickr Chantier Bois 2013-2014

2 réflexions sur “2014_chantier sur le bucheronnage de la haie

    1. Merci Robert, ton avis m’est toujours précieux. Je ne pourrais pas faire autant de choses sans mes bonnes amies que sont la bétonnière, les tondeuses ou maintenant la tronçonneuse. Mais je débroussaille à la main, juste une cisaille, un ébrancheur et une ou deux scies japonaises. A chaque tâche son outil. Un bonheur !

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