Ce qu’on reproche a l’iPad

Sur ce qu’on reproche à l’iPad

Je lis ce matin dans ma revue de presse cet article sur les tablettes sur le site de 20mn.com.

Je vois que l’on emploie le mot « tablette » qui nous renvoie au scribe accroupi égyptien du Louvre.

The Scribe Accroupi
Credit photo : Source Flickr, groupe Musée du Louvre, par Caribb, de Montreal

Curieux que nous ayons toujours besoin de nous référer à ce que nous connaissons même quand nous nous trouvons en présence d’une innovation. Je crois que je préfère le terme d’ardoise magique.

L’iPad, même si certaines de ses qualités sont mises en valeur, y est considéré comme un « gadget ultime ». Un gadget me semble-t-il est quelque chose d’inutile, de non indispensable.
Pourtant je reste persuadée depuis la fin janvier de cette année 2010, que cet outil est aussi important que l’invention de l’imprimerie par Gutemberg ou celle de l’internet plus récemment.
On lui oppose le manque de Flash, de webcam, de Skype, de connectique, notamment pour imprimer.
A la lumière de ma propre expérience des ordinateurs Macs, voici ce que j’en pense.

Flash :
Je serai enchantée de ne plus subir les agressions visuelles des pubs générées par les Flash « bling bling » que je ne supporte pas. Que l’on ne me dise pas que la publicité est un passage obligé pour publier sur le net, car j’ai des sites depuis 1997 et je n’ai jamais fait le moindre contrat avec un organisme de publicité, malgré un très petit budget mensuel de vie, afin de rester indépendante.

Webcam :
J’ai une webcam intégrée en standard sur mon MacBook mais je ne m’en sers jamais. Je remarque que Apple supprime au fil des nouvelles séries de ses machines les fonctions que les consommateurs n’utilisent pas vraiment.

Skype :
Je n’aime pas le téléphone et n’utilise donc pas Skype que je trouve chronophage. Le contact est tellement plus simple avec les réseaux sociaux que sont Twitter et Facebook (je parle de ce que je connais) que j’ai même perdu l’habitude de faire mes courriels avec Mail. Il parait que les jeunes utilisent plus leur téléphone pour « texter » que pour parler. Evolution…

Impression :
On reproche à l’iPad de ne pas avoir de prise USB pour imprimer. Mais est-il vraiment besoin d’imprimer ? Déjà nous recevons tous nos relevés de banque ou nos factures en ligne, en accédant à nos serveurs. Cela fait des années que je n’imprime plus rien, ayant pris l’habitude de tout lire en ligne. Sauf courriers administratifs exigés en papier. Et encore ! De plus en plus tout passe par internet, heureusement.
L’impression papier va disparaitre. Elle n’est pas écologique, elle est source de gaspillages inconvenants dans les bureaux et administrations. C’est une nécessité que de limiter nos impressions.
Apple montre l’exemple en supprimant cette fonction de sa « tablette », comme elle avait supprimé le lecteur de disquette à la sortie du premier iMac en août 1998.

Nuage :
Si Apple se permet de supprimer des fonctions qui paraissent encore indispensables à ceux qui s’accrochent à leurs acquis, c’est que sa formule Mobile.me permet la connection entre tous les appareils iPhone, iPod, iPad, iMac ou MacBook. Un inconvénient, elle est trop chère encore pour moi. Mais elle me parait excellente. Car la synchronisation des données entre nos applications comme Carnet d’Adresse, Mail, iCal, iWorks ou Bento, se fait non pas par câble mais par le nuage. J’aime bien l’idée que mes idées partent dans les nuages…

iTunes Store :
On reproche à Apple sa « politique fermée ». Bon ! Ce qui est sûr c’est que je n’ai pas hésité à créer un compte iTunes en donnant mon numéro de carte bancaire, en toute confiance, n’ayant jamais eu le moindre problème avec la marque. Je trouve formidable de pouvoir acheter en ligne mes musiques, juste ce que je veux, un titre ou deux, pour un tarif moins lourd que celui de l’album plastique et papier, que je ne sais plus où mettre ensuite, car de toutes façons tout est dans les ordis, comme les DVD destinés aussi à disparaitre, qui justifiaient leur prix par des emballages ressemblant aux livres mais aussi inconvenants que l’impression papier.
En plus je peux télécharger sur l’iTunes Store des podcasts gratos, écouter la radio, voir des vidéos ! Et Apple n’interdit à personne d’acheter aussi chez Virgin, à la FNAC ou sur Amazon !
Si je peux avoir les livres dans un iBookstore avec autant d’aisance que la musique, je dis : « Merci Apple ! »

Prix :
On en a toujours pour son argent. Un de mes amis, responsable informatique à Auchan Toulouse, m’a dit récemment qu’il n’y avait aucun retour sur les produits Apple dans le SAV. C’est bon à savoir quand même. Les seuls problèmes que j’ai eus avec mes ordinateurs Macintosh depuis 1992 étaient liés aux périphériques, jamais au matériel ni aux logiciels.
Quand on paie « cher » un beau matériel comme l’est celui d’Apple, on en prend soin, il est sacralisé, respecté, manipulé avec précaution. Et on le garde plus longtemps.

Un seul regret :
Moi, la seule chose que je pourrais regretter pour l’iPad, c’est qu’il ne soit pas rechargeable par l’énergie solaire. J’ai fait hier un mail à Steve Jobs pour lui dire ça. Steve me répondra-t-il ? En fait il a déja dû y penser mais il a paré au plus pressé eu égard à la concurrence. Un de mes jeunes amis Facebook, Gilles Seiller, me dit qu’il existe des stations solaires pour recharger les iPhones, alors je suis rassurée, ça devrait marcher aussi pour l’iPad.

© gaelle kermen 2010

5 réflexions sur “Ce qu’on reproche a l’iPad

  1. Je découvre avec plaisir ce blog après une courte discussion hier à la novela. Même si je suis assez d’accord avec l’article. Je ne suis pas d’accord avec ce dernier commentaire et me range du coté d’Emmanuel. S’il est vrai que la grande majorité des utilisateurs n’éprouve aucun intérêt à programmer ou modifier « l’outil informatique » la quasi totalité des innovations actuelles en la matière a été réalisé grâce à l’ouverture du matériel et du logiciel. Il est primordial (mais peut être utopique) que les utilisateurs réalisent que même s’il ne vont pas programmer ou modifier leur machine, c’est extrêmement important que ce qui ont envie de le faire, puisse le faire.

    Malheureusement, on oublie trop vite qu’une tablette ou un ordinateur ne sont pas des outils tels qu’un scie ou une machine à coudre mais des fenêtres sur le monde, des moyens d’expressions et des outils pour la liberté de parole, de création, de partage.

    Nicolas, développeur

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  2. Non programmable ? quelle importance ?

    Quand j’achète une machine j’attends qu’elle réponde à certaines fonction, pas de la recontruire moi-même.
    Ma mère a acheté en 53 une machine Singer, elle faisait le point droit eu égard à la technique de l’époque et marchait au pied.
    J’ai acheté bien plus tard une machine à coudre électrique qui faisait en plus le point zig-zag.
    La technique avait évolué, sans doute sous la pression des consommatrices.
    Etait-ce à nous de transformer la machine en l’électrifiant nous-même et en ajoutant des modules ?
    Je laisse ça à ceux dont c’est le boulot.

    Quand j’achète une scie japonaise, j’admire la sagesse des Maitres qui ont fait cette lame et je respecte leur savoir-faire, humblement.

    Il ne me viendrait pas à l’esprit de construire non plus ma machine à pain ou ma yaourtière, pour ne parler que des outils que j’utilise régulièrement.

    Alors pourquoi devrais-je programmer l’iPad moi-même ?

    J’avoue, cher Emmanuel, que je m’en fous !!!!
    Comme ce sera le cas pour mon petit-fils ou ma vieille amie. Du moment l’outil répond à ce qu’on attend de lui.

    gaelle

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  3. merci Emmanuel, toujours intéressant d’avoir un point de vue différent et le tien me parait plus autorisé que d’autres, vu ton métier.

    je ne pense pas qu’Apple se pose en censeur, simplement la firme se met à l’abri parce que le temps est à la censure générale. Hélas !

    Moi-même j’ai déclaré mon roman Aquamarine 67 sur smashwords « pour les plus de 18 an »s, il n’y a pas de quoi fouetter un chat, mais les ligues puritaines sont devenues si actives que j’ai préféré faire gaffe…

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  4. Je suis assez d’accord. Cependant, pour moi le problème principal avec l’iPad est autre: il s’agit d’une plate forme informatique totalement fermée, non programmable. L’arrivée de l’ordinateur individuel au début des années 80 à créé une génération de programmeurs qui a joué un rôle essentiel dans les développements de l’informatique des années 90/2000. Apple a été in acteur important de cette révolution.

    L’iPad est un ordinateur non programmable par l’utilisateur. Au delà des fonctions évoquées partout, c’est pour moi la vraie révolution de l’iPad: une machine non programmable. L’AppStore est totalement contrôlée par Apple. Plusieurs affaires récentes montre la tendance: censure sur les choix techniques (défendable, à la limite, mais néfaste pour l’innovation), censure sur les contenus (Apple se pose en censeur universel, et peut définir ce qui est « offensant » ou pas: grande régression démocratique !).

    D’autres « ardoises magiques » vont arriver (wepad, etc), et espérons que le modèle « fermé » ne va pas s’imposer.

    Emmanuel

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  5. Bel article qui tranche de nombreuses polémiques un peu fumeuses.
    D’accord avec vous sur ce fâcheux (et pourtant naturel) réflexe de toujours avoir son terrain de références dans le passé.
    L’imaginaire créatif plutôt que la sécurité passéïste et stérilisante.

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