Combat Nº 7436 Mercredi 12 Juin 1968

Journal de Paris devise : « de la Résistance à la Révolution »

Combat_12_juinDE NOUVEAU LA RUE…

« Il n’y avait pas d’autres moyens pour les étudiants d’exprimer leur volonté que sous la forme brutale qu’ils ont adoptée en mai dernier. Lorsque par dizaines de milliers ils se battaient sur les barricades et défilaient dans Paris, cela signifiait quelque chose : cela signifiait une réaction unanime contre les lois d’une société qui méprise la dignité de l’homme, cela signifiait également une réponse au défi stupide qu’un gouvernement fanfaron leur avait lancé en réduisant leur colère aux dimensions d’une agitation groupusculaire. De cette manière, les étudiants sont au moins arrivés à leurs fins : ils ont mobilisé l’attention de l’opinion, ils ont provoqué chez les Français une crise de conscience salutaire, et ils ont imposé leur droit à participer à l’élaboration de leur propre destin. Ce ne sont pas de minces victoires, même si elles ne sont pas encore consolidées. » (…)
« Ce n’est pas au hasard de combats de rue qu’on pensera cette société nouvelle. Les barricades étaient nécessaires pour exprimer une ferveur et une volonté de libération, et pour donner un élan à un mouvement juste. Elles sont néfastes dans la mesure où le mouvement a trouvé sa dynamique et posé ses premiers jalons. »
COMBAT

GRÈVES : DURCISSEMENT DANS LES SECTEURS PARALYSÉS

La tension reste vive à Sochaux après les heurts violents qui ont opposé hier les grévistes de Peugeot aux forces de l’ordre et qui ont fait un mort

  • Fermeture des usines Renault à Flins après le départ des forces de l’ordre et la réoccupation par les grévistes
  • CGT et CFDT appellent à un arrêt de travail d’une heure cet après-midi
  • les ouvriers de Sud-Aviation s’opposent à la reprise du travail préconisée par les syndicats

ÉTUDIANTS : RELANCE DE L’AGITATION

Hier soir à Paris manifestations dans tous les quartiers, en réponse à la mort du lycéen noyé à Meulan

  • La police a empêché la formation du cortège, mais les étudiants se sont dispersés en petits groupes d’action.
  • Partout dans Paris des barricades se sont élevées aussitôt dégagées par les forces de l’ordre

Lycées : reprise aujourd’hui

  • Le SNES et le SGEN l’ont décidée, mais, en pratique, la situation ne sera normale qu’en fin de semaine.

Baisse des valeurs françaises à la Bourse et nombreuses tractations sur l’or

De Gaulle entame-t-il ses 100 jours ?


Gaelle Kermen, Kerantorec, le 3 juin 2018

Extrait de Des pavés à la plage, Mai 68 vu par une jeune fille de la Sorbonne

Combat Nº 7435 Mardi 11 Juin 1968

Journal de Paris devise : « de la Résistance à la Révolution »

Combat_11_juinLe Centre veut sa percée

  • M. Duhamel présente demain ses candidats à Paris. Il était hier à Rennes et à Bordeaux, il sera aujourd’hui à Lyon, Strasbourg et Lille.

  • M. Giscard d’Estaing réclame « la liberté dans la majorité ».

Social : encore des épines

  • Les négociations piétinent dans la métallurgie

  • La grève reprend aux usines Peugeot

  • Mais reprise hier à Rhodia-Aceta-Besançon et ce matin à Sud-Aviation

 

  • Affrontement hier près de Meulan entre manifestants et policiers : un mort

  • Chaban-Delmas félicite le P.C.

    Il approuve le Parti Communiste d’avoir « joué la carte de la légalité »
  • Hausse record de l’or hier à Paris

  • Pour l’Université, du neuf et du raisonnable par Jean CHARBONNET

L’ESPRIT DE MAI

par Jacques-Armand PENENT

« (…) L’Esprit de Mai, de ce mois qu’on saluera comme avènement, celui justement de l’Esprit sur les ruines de l’imposture humaniste, petit homme machine aux rouages cartésiens, de l’imposture technocratique, petits messieurs aux rouages néo-cartésiens, celui de l’Esprit qui déplume les Anges et dépave les rues, celui de lEsprit qui vous rend la Parole, et qui finira par vous faire croire aux miracles, à la folie… La Révolution de Mai a, sans doute, dressé des barricades mais surtout renversé les murailles par quoi nous restions prisonniers et convaincus de l’éternité de leur Ordre…
Abattue la muraille du langage, des frileuses solitudes, des majestés sordides. A la lueur des grenades, nous en avons appris davantage sur le Régime, sur le socialisme, sur la liberté, sur la Révolution, davantage qu’à la terne lumière de nos anciens jours. »


Gaelle Kermen, Kerantorec, le 28 mai 2018

Extrait de Des pavés à la plage, Mai 68 vu par une jeune fille de la Sorbonne

Combat Nº 7434 Lundi 10 Juin 1968

Journal de Paris devise : « de la Résistance à la Révolution »

Combat_10_juinELECTIONS :

une campagne comme si de rien n’avait été

Dans la plupart des circonscriptions, les mêmes formations présentent les mêmes programmes selon les mêmes schémas

Plus de 3 000 candidats contre 2 211 en 1967

GEORGES BIDAULT FAIT SA RENTRÉE

  • Il a exposé hier devant la presse son contentieux avec le régime

JEAN LECANUET CANDIDAT À ROUEN

  • dans la première circonscription contre M. Dusseaulx

GISCARD DEVANT LA PRESSE CET APRÈS-MIDI

MEETING DU PC CE SOIR AU PALAIS DES SPORTS

Le mouvement de reprise se poursuit

  • malgré certains îlots de résistance, notamment dans la métallurgie
  • Flins : Renault appelle les ouvriers à la reprise, mais les mots d’ordre de grève sont maintenus

Université : remous à la FEN

  • où le mot d’ordre de reprise a été très diversement accueilli
  • Le projet de Baccalauréat 1968 est publié au Journal Officiel
  • Etats Généraux étudiants partout en France

Pain plus cher aujourd’hui

  • L’augmentation des salaires et les nouvelles conditions de travail entraînent cette hausse dans le district parisien

Gaelle Kermen, Kerantorec, le 31 mai 2018

Extrait de Des pavés à la plage, Mai 68 vu par une jeune fille de la Sorbonne

Combat Nº 7433 Samedi 8 Juin et Dimanche 9 juin 1968

Journal de Paris devise : « de la Résistance à la Révolution »

LE ROI NU

Combat_8_juinVIDE ET AVANTAGEUX, DE GAULLE A LIVRÉ SANS PUDEUR LES RECETTES DE SON PERSONNAGE

Un vieux Président de la République dans un vieux salon racontant devant un vieux jeune homme sa vieille chanson à un vieux pays : c’est exaltant ! Voilà ce à quoi nous sommes condamnés. Eh bien, ce chromo défraîchi, ce livre d’images fades à l’usage de puples débiles, ces simagrées ostentatoires justifient ce qui vient de se passer en France. Cela justifie que des jeunes gens brisent tout et que des politiciens abusifs exploitent leur colère. Cela le justifie et en partie l’explique. Il n’y a pas un garçon de vingt ans en pleine santé d’esprit qui puisse ne pas être totalement sourd aux paroles qu’il a entendues hier soir, de même qu’il n’y a pas un coitoyen conscient des devoirs de l’Etat qui puisse ne pas être choqué par tant de désinvolture. (…)

On aurait envie de rire, si n’était l’enjeu. (…) Or une fois de plus de Gaulle a gagné parce qu’il a touché bas. De Gaulle restera au pouvoir avec une solide majorité. Et sous le poids de cet homme et de cette majorité, la France se défera un peu plus encore, et l’Etat prêtera un peu plus encore le flanc aux forces adverses dont certaines sont le meilleur de la nation, mais dont certaines autres sont, il est vrai, les pires. »
Philippe TESSON

JE SUIS L’ANGE VERS LEQUEL A LA FIN DES FINS, COURT LA FOULE POUR S’ARRACHER AUX DÉMONS MALFAISANTS

LA CRISE

  • Le 29 mai j’ai eu la tentation de me retirer, mais devant la menace de subversion, une fois de plus je me suis résolu… à ne pas quitter l’Histoire.
  • La situation était encore pour moi insaisissable lorsque je suis parti pour la Roumanie.
  • L’entreprise communiste totalitaire, inquiète et furieuse de voir une fraction révolutionnaire se dresser en dehors d’elle et contre elle a décidé tout à coup de noyer le tout dans la grève généralisée.
  • Le remaniement ministériel : dans une crise pareille, c’est assez naturel qu’on assure la relève des hommes.
  • Les forces de l’ordre ont fait et font très bien leur devoir tout entier face aux étudiants brise-tout.

LES RÉFORMES

  • Entre le communisme et le capitalisme, il y a une troisième solution : la participation, qui change la condition de l’homme au milieu de la civilisation moderne. Je ne suis pas gêné dans ce sens-là d’être un révolutionnaire.
  • L’amélioration des salaires est apparente, car les chiffres d’augmentation ne signifient rien si l’économie et les finances ne peuvent pas le supporter.
  • Ce qui a été alloué, c’est ce qui de toutes façons aurait été obtenu en 1968 et 1969.
  • Il faut encore dix ans pour que la mutation agricole aboutisse.

LES ÉLECTIONS

  • Depuis que l’Assemblée nationale a été élue, elle avait vocation d’être dissoute : il y avait dedans une majorité qui n’en était pas une.
  • Si les résultats des élections sont bons, la République et les libertés seront assurées, et des perspectives élargies s’ouvriront pour les gouvernements.
  • Le référendum aura lieu en son temps et sous la forme qui conviendra.

L’UNIVERSITÉ

  • Il faut faire en sorte que l’Université ne vive plus pour elle-même, en dehors des réalités ; il faut qu’elle corresponde aux besoins modernes de notre pays ; elle doit fournir des élites adaptées à chaque activité.
  • La refonte et le fonctionnement de l’Université doivent se faire avec la participation de tous ses maîtres et de tous ses étudiants.

Reprise dans le primaire

  • Toutes les écoles ont rouvert hier leurs portes mais de nombreux instituteurs poursuivent la grève.
  • Secondaire : le SNES maintient la grève mais certains autonomes reprennent les cours.

Violents accrochages à Flins

  • Etudiants et ouvriers se sont battus toute la journée d’hier contre les policiers qui barrent l’accès des usines Renault
  • La CGT « dénonce » M. Geismar et les étudiants comme provocateurs

Gaelle Kermen, Kerantorec, le 28 mai 2018

Extrait de Des pavés à la plage, Mai 68 vu par une jeune fille de la Sorbonne

Combat Nº 7432 Vendredi 7 Juin 1968

Journal de Paris devise : « de la Résistance à la Révolution »

Combat_7_juinElections : l’inconnue est au centre

  • M. Duhamel lance ses troupe sur une voie médiane entre le gaullisme et le communisme
  • Le PC dénonce à la fois les « gauchistes » et les tenants d’une troisième force

La mort de KENNEDY : un défi à l’Amérique

  • La disparition du sénateur de New-York affaiblit les forces favorables au renouveau politique
  • Robert Kennedy sera inhumé demain au cimetière national d’Arlington

L’activité économique se normalise peu à peu

  • mais des secteurs entiers comme celui de la métallurgie restent paralysés
  • Le trafic reprend normalement aujourd’hui à la RATP, mais la remise en marche de la SNCF et de la RATP est plus lente

Renault : les grévistes chassés de Flins

  • venus manifester à Paris, un incident les a opposés à des anciens combattants

M. Roland Dhordain directeur de la Radio

  • M. Guena attend des propositions de l’Intersyndicale pour la reprise des émissions

Gaelle Kermen, Kerantorec, le 29 mai 2018
Blog auteur : gaellekermen.net

Extrait de Des pavés à la plage, Mai 68 vu par une jeune fille de la Sorbonne

 

Combat Nº 7431 Jeudi 6 Juin 1968

Journal de Paris devise : « de la Résistance à la Révolution »

Combat_6_juinLA GRÈVE SE MEURT

Reprise progressive du travail à la SNCF, à la RATP, aux PTT et dans la Fonction Publique

La situation reste confuse dans le secteur privé

  • Industrie automobile : point mort
  • Industries aéronautiques : piétinement
  • Aviation civile : règlement en vue
  • Protocoles d’accord conclus à l’Energie Atomique, à l’Union des Industries Métallurgiques et Minières et dans le sucre
  • Enseignement : pas de reprise à prévoir avant demain au plus tôt
  • L’UNEF refuse à M. Ortoli la qualité d’interlocuteur valable

De Gaulle demain soir à 20 heures à la télévision

  • M. Couve de Murville : pas de menaces immédiates pour la trésorerie et la monnaie
  • M. Jean-Jacques de Bresson directeur général de l’ORTF
  • M. Pisani crée un Mouvement pour la Réforme et présentera des candidats
  • Dénonçant la supercherie de la consultation et l’incapacité de la majorité gaulliste à assurer les réformes, M. Cornut-Gentille abandonne ses mandats

KENNEDY LUTTE CONTRE LA MORT

Les chirurgiens réservent leur pronostic jusqu’à la nuit prochaine après l’opération qu’ils ont pratiquée hier

  • Dans la meilleure hypothèse, une seconde intervention serait nécessaire
  • Aucune indication n’a été livrée sur les mobiles du meurtrier, un Arabe de 25 ans

Gaelle Kermen, Kerantorec, le 22 mai 2018

Blog auteur : gaellekermen.net

Extrait de Des pavés à la plage, Mai 68 vu par une jeune fille de la Sorbonne

Combat Nº 7430 Mercredi 5 Juin 1968

Journal de Paris « de la Résistance à la Révolution »

Combat_5_juinPOMPIDOU BANQUE

  • Il paie très cher la reprise du travail dans le secteur nationalisé
  • Les augmentations proposées varient de 10 à 20%
  • Elles sont assorties d’avantages en matière de primes, de congés, d’horaires de travail, etc.

LENTE TENDANCE A LA REPRISE

  • SNCF, PTT et RATP : la base reste divisée
  • CHARBONNAGES : reprise totale ce matin
  • AUTOMOBILE : très net durcissement
  • Les grandes firmes privées restent paralysées

LA GRÈVE SE POURSUIT À L’ORTF
après la promesse de 1,77 %

  • Le programme minimal est assuré à la TV
  • France-Inter en grève
  • L’Intersyndicale subordonne la reprise du travail à l’acceptation du statut intérimaire par le gouvernement

UN CANDIDAT GAULLISTE COMMUNISTE ET FÉDÉRÉ DANS CHAQUE CIRCONSCRIPTION

  • Regroupement des diverses tendances centristes autour de M. Jacques Duhamel, président du groupe P.D.M.
  • Les giscardiens seront présents dans chaque circonscription détenue actuellement par l’opposition
  • Duels Jeanneney-Mendès France à Grenoble – David Rousset – Mermoz à Vienne, Caldaguès-Bertrand Motte

Gaelle Kermen, Kerantorec, le 26 mai 2018

Blog auteur : gaellekermen.net

Extrait de Des pavés à la plage, Mai 68 vu par une jeune fille de la Sorbonne

Combat Nº 7423 Mardi 28 Mai 1968

Journal de Paris devise : « de la Résistance à la Révolution »

Combat_28_maiLA FRANCE FERMENTE

Relance de la grève : la base, en refusant les conclusions de la Table ronde, exprime sa défiance à l’égard du régime et des syndicats

  • Une nouvelle négociation gouvernement-syndicats paraît probable.
  • Malgré quelques reprises de travail, notamment dans l’EST, le mouvement de grève se durcit.

L’ampleur et la ferveur du meeting tenu hier soir à Charléty en présence de PMF laissent présager la naissance d’un mouvement révolutionnaire

  • Le P.C. avait désavoué la manifestations. La C.F.D.T. et plusieurs fédérations F.O. s’y sont associées.
  • M. Geismar, déchargé de ses responsabilités à la tête du SNE-Sup, compte poursuivre son action révolutionnaire.

Malaise à la FGDS avant la rencontre de ce soir avec le PC

Giscard prépare sa candidature à l’Elysée

  • Le référendum fixé officiellement au 16 juin
  • La campagne s’ouvrira le 4, mais de Gaulle parlera dès le 3
  • Le texte du projet sera publié demain

LES VOYOUS NE SONT PAS DANS LA RUE
par Maurice CLAVEL

« Il faudra répéter, tant que nous le pourrons, que cette révolution est d’abord spirituelle. L’esprit se venge. Il était temps. L’espoir est là. Etudiants, jeunes ouvriers l’ont en charge. Ils ne demandent pas cent mille francs par mois, mais à changer leur vie, selon la formule dont la simplicité illumine et bouleverse. Cela irradie. Cela gagne.
Aucun n’est mort et la vie d’avant est devenue déjà impossible. Je voudrais démontrer ici au bourgeois de bon vouloir que les voyous sont en face, et notamment au pouvoir.
De deux choses l’une en effet : les abandons énormes que le gouvernement en coliques a consentis hier à notre classe ouvrière, ou il pouvait les faire, ou il ne pouvait pas.
S’il pouvait, il a donc, pendant des années, mis en coupe réglée le fruit de son travail au profit du capital, et doit être tenu pour ennemi du peuple.
S’il ne le pouvait pas, il essaye donc d’échapper à sa faillite en mettant en faillite la France même, et doit être tenu pour traître à la patrie.
Tout ce qui pourra se passer, même le pire, est absous d’avance au regard de cette honte. Un jeune homme n’a pas à dialoguer avec ces gens-là. »


REFUSER LE PIEGE
par Jean-François REVEL

« Nous sommes en train d’assister au sauvetage d’un mode archaïque du pouvoir, dans le cadre classique du système politique établi.
La plus grande secousse révolutionnaire vécue par la France en temps de paix depuis 1789 doit-elle se conclure par un renforcement des institutions et des hommes contre lesquels elle s’est produite ? (…)
En cédant, même contraint et forcé, sur le terrain économique, le régime failli ne se met pas en danger dans son principe même, et il le sait. Les conquêtes économiques des travailleurs constituent une victoire : mais cette victoire se transformera très vite en déroute si rien n’est fait pour mettre un terme à l’appropriation du pouvoir, de l’information qui en est la traduction, de la force policière qui en est la protection. (…) »

 


Gaelle Kermen, Kerantorec, le 20 mai 2018

Blog auteur : gaellekermen.net

Extrait de Des pavés à la plage, Mai 68 vu par une jeune fille de la Sorbonne

Combat Nº 7422 Lundi 27 Mai 1968

Journal de Paris Devise : « de la Résistance à la Révolution »

Combat_27_maiLe corps à corps Pompidou-syndicats

Deux longues journées de négociation ont permis d’aboutir à une ébauche d’accord, notamment sur les salaires et les droits syndicaux

  • Le SMIG serait porté à 3 F et les salaires majorés de 7%

  • La CGT a présenté hier soir une nouvelle revendication : l’échelle mobile des salaires.
  • En tout état de cause le travail ne reprendrait pas avant la fin de la semaine

UN SYNDICAT OUVRIER REJOINT LES ÉTUDIANTS

M. Maurice LABE secrétaire général de la Fédération FO de la Chimie recommande la lutte révolutionnaire, et participera ce soir au meeting de Charlety.


Les étudiants ne désarment pas

L’UNEF les appelle aujourd’hui à manifester à partir de 17 heures et à « s’occuper eux-mêmes de leurs affaires »

  • Meeting au stade Charlety à Paris à 17 h 30
  • Le SNE-Sup maintient son soutien à l’UNEF

Le projet de loi référendaire adopté aujourd’hui par le Conseil des ministres


Combat A 0F50
(augmentation du prix du journal de 40 centimes à 50 centimes)
Nos lecteurs se rappellent qu’à la fin de 1967 nous avions préféré retarder la majoration de notre prix de vente à 0F50 dans le souci de rester fidèles à notre conception d’une presse à bon marché.  Depuis lors, nos charges n’ayant cessé d’augmenter, et la crise actuelle nous imposant des frais supplémentaires, nous nous voyons contraints de prendre cette mesure à partir d’aujourd’hui. (…)


Extrait de l’éditorial

Le régime se soumet aux syndicats. Sera-ce trop lui demander, lorsqu’il aura achevé de monnayer sa survie, de refaire l’Université autrement que par des mots et de la refaire avec les étudiants ?


Gaelle Kermen, Kerantorec, le 27 mai 2018

Blog auteur : gaellekermen.net

Extrait de Des pavés à la plage, Mai 68 vu par une jeune fille de la Sorbonne

Combat Nº 7421 Samedi 25 et Dimanche 26 Mai 1968

Journal de Paris devise : « de la Résistance à la Révolution »

Une interview exclusive d’André Barjonet

Combat_25-26_mai

NON !

LE CHEF DE L’ÉTAT DEMANDE À LA NATION DE LUI DONNER PAR RÉFÉRENDUM « UN MANDAT POUR LA RÉNOVATION »


SI LA RÉPONSE EST NON IL SE RETIRERA

LA CONSULTATION AURA LIEU EN JUIN

  • Le général de Gaulle promet, sans en préciser le contenu des réformes de structures « partout où il le faut »
  • Les syndicats accueillent mal les propos du Chef de l’État
  • M. Mendès-France : « Un plébiscite, cela ne se discute pas, cela se combat »

L’émeute a gagné hier la rive droite : 50 000 jeunes dans la rue

LES POINTS CHAUDS ONT ÉTÉ : LA GARE DE LYON, LA BOURSE, L’OPÉRA, LA RUE DE RIVOLI.

  • La manifestation s’est prolongée au Quartier Latin.
  • Violentes barrages à Lyon : un commissaire de police est tué.
  • Le mouvement fondamental de révolte a échappé aux syndicats et aux partis qui tentaient de le récupérer : répondant à l’appel des organisations d’étudiants, des dizaines de milliers de jeunes, étudiants et travailleurs, ont convergé en fin d’après-midi des portes de Paris vers la Gare de Lyon.
  • Empêchés de gagner la Bastille, ils se sont violemment opposés aux forces de la police dans la Rue de Lyon. L’émeute s’est étendue dans la nuit jusqu’à la Rue de Rivoli et au Quartier Latin.
  • Les propos du Chef de l’État ne peuvent qu’étendre et aggraver la révolte dans les jours qui viennent.
  • Dans l’après-midi les militants de la CGT ont calmement défilé sur les deux rives de la Seine.
  • A Lyon, des milliers d’étudiants et d’ouvriers se sont violemment opposés aux forces de l’ordre : un commissaire de police à été tué.

Première rencontre « au sommet » gouvernement-syndicats cet après-midi

M. POMPIDOU SOUHAITE AU MOINS UN ACCORD SUR LA SUITE DES DISCUSSIONS

M. Pompidou n’aura pas attendu l’allocution du Chef de l’État pour lancer son invitation de négociation aux syndicats qui l’ont immédiatement acceptée (…)
La négociation s’annonce difficile. La CGT a réaffirmé jeudi sa volonté de contraindre le patronat et le gouvernement à céder. La CFDT quant à elle va demander d’entrée de jeu des engagements précis sur l’abrogation des ordonnances et sur les libertés syndicales. Elles trouveront en face d’elles un patronat décidé à ne pas augmenter la charge salariale dans des proportions telles que les prix atteindraient un niveau qui ne seraient pas compétitif.
Mais on a de bonnes raisons de penser que ce gouvernement est disposé à de larges concessions. L’essentiel pour lui est de rétablir l’ordre, c’est-à-dire venir à bout des grèves et de se maintenir au pouvoir jusqu’à la date du référendum.


Gaelle Kermen, Kerantorec, le 23 mai 2018

Blog auteur : gaellekermen.net

Extrait de Des pavés à la plage, Mai 68 vu par une jeune fille de la Sorbonne

Combat Nº 7420 Vendredi 24 Mai 1968

Journal de Paris devise : « de la Résistance à la Révolution »

Combat_24_mai

LA JOURNÉE-CLÉ

  • De l’ampleur de la manifestation de ce soir dépend l’évolution de la situation
  • A 20 heures à la T.V. de Gaulle va menacer, apaiser et promettre
  • Dans toute la France les paysans manifestent leur inquiétude devant les échéances européennes

Extrait de l’éditorial

A l’heure où sont écrites ces lignes, on ne connaît pas encore le bilan des violentes manifestations qui ont éclaté hier soir au Quartier Latin. Si elles ont atteint ensuite l’ampleur que l’on sait, et si de nombreux étudiants s’y sont joints, ce n’est pas pour répondre à un mot d’ordre. Les dirigeants étudiants et enseignants qui ne portent aucune initiative de cette nouvelle émeute, désiraient garder toutes leurs forces pour la manifestation de ce soir, dont la signification est précise. Les incidents survenus la nuit dernière risquent de compromettre la grande démonstration à laquelle se préparent l’UNEF, le SNE-Sup et les comités d’action. Ceux qui en redoutaient l’ampleur, c’est-à-dire le gouvernement et la CGT, auront de bonnes raisons de se féliciter d’un contretemps aussi opportun. (…)
Nous disions hier que l’évolution de la situation dépendait désormais de la rue. La CGT n’accepte pas, pas plus que le gouvernement, que tout dépende de la rue. Alors, cet après-midi, elle va chercher à dominer la rue pour étouffer les forces qui la gênent, et qui sont l’expression de la contestation la plus authentique et la plus généreuse. (…)
Peut-être en viendront-ils à bout dans l’immédiat, tant est puissante la conspiration de l’ordre établi. Mais la poussée de cette révolte est désormais irrésistible, et elle mènera à de nouveau et plus dramatiques affrontements qui chaque fois éroderont un peu plus la société en place.
Le mouvement est désormais engagé. Le discours du général de Gaulle, ce soir, ne le freinera pas. Les mots qu’il emploiera ne sonneront pas aux oreilles de la jeunesse. De toutes façons, il ne comprend pas ce qu’elle veut. Il ne l’a jamais compris. Et la réponse qu’il lui donne depuis quelques jours ne fait que la séparer un peu plus de la société qu’elle conteste.
Philippe TESSON


Étudiants et jeunes travailleurs se rassemblent à 18 h 30

à Stalingrad, à la Porte des Lilas, à la Porte de Montreuil, à la Place Clichy d’où ils convergeront vers la gare de Lyon

La CGT appelle de son côté la population à manifester sa solidarité avec les grévistes : à Paris cet après-midi défilé de la place Balard à Austerlitz et de la Bastille au boulevard Hausmann


Émeute spontanée et violente hier au Quartier Latin

Les dirigeants étudiants et enseignants n’ont pris aucune part à son initiative

  • La CFDT se dit solidaire des étudiants et prête à coordonner son action avec l’UNEF.
  • M. André Barjonet, l’un des dirigeants de la CGT, démissionne.
  • Cohn)Bendit annonce son intention de forcer la frontière cet après-midi à Strasbourg.

(Extrait) A DE GAULLE par Maurice Clavel

« Le mouvement de notre jeunesse, et particulièrement de ceux qu’on appelle les enragés ou trublions, est spirituellement magnifique. Il rend l’espoir à notre pays et à d’autres. Pour ma part, j’y retrouve à peu près ce qu’avait rêvé la jeune résistance française – communiste comprise, en dehors de l’appareil stalinien. Et voici qu’aujourd’hui mes élèves de philosophie, les meilleurs, les plus pensifs, ont lutté sur les barricades. Voici que le désordre a quelque chose de constructif et de prometteur. Voilà pourquoi le mot chienlit, s’il est vrai que le général de Gaulle l’a prononcé, est un crime contre lui-même.
Un crime et une sottise. Si le général de Gaulle fait tout pour briser l’hégémonie américaine, comment peut-il refuser que la jeunesse française se révolte de toute sa générosité contre la société américaine, source, substance et but de cette hégémonie ? Comment a-t-il pu, lui, que l’on pouvait croire d’essence spirituelle, nous imposer ce monde et ce genre de vie matérialiste, aliénant, désespérant ? Il y a là une sorte de péché contre l’esprit, que le sursaut de notre jeunesse rachète, aux yeux de notre histoire future. » (…)


Gaelle Kermen, Kerantorec, le 22 mai 2018

Combat Nº 7419 Jeudi 23 Mai 1968

Journal de Paris – Devise : « de la Résistance à la Révolution »

TOUT DÉPEND DE LA RUE

après le rejet de la motion de censure et la perspective de négociations syndicats-gouvernements

 

Combat_23_mai.jpg


Extrait de l’éditorial

Tout n’est pas fini. Il reste la rue. Tout dépend de la rue. (…)
Il reste pour le pouvoir une menace, elle vient de ceux qui refusent l’ordre établi, ceux qui ont semé les grains de la révolte : les étudiants et ceux chez qui ce grain a germé : la minorité des jeunes travailleurs décidés à poursuivre la lutte en dépit des satisfactions immédiates qu’ils pourraient obtenir.
Personne ne peut mesurer leur nombre ni la portée de leur résolution. Mais ils peuvent aller loin : la manifestation que préparent étudiants et enseignants en est un témoignage. Ils ne veulent ni perdre ni trahir la révolution qu’ils ont engagée. Les dimensions de leur lutte sont la grande inconnue de la partie qui se joue : pour peu qu’elle dure, qu’elle se durcisse ou qu’elle soit marquée par un épisode dramatique, alors les calculs du général de Gaulle seront déjoués. Et ne serait-il pas normal que, puisqu’elle est née dans la rue, cette grande révolte qui secoue la France trouve son dénouement et sa victoire dans la rue ? (…)
Le problème est dans l’affrontement de deux sociétés. L’une est la société de l’ordre, du privilège et du passé, l’autre est la société du mouvement, de la justice et de l’avenir. »

Philippe Tesson


Les étudiants préparent une « manifestation dure » au Quartier Latin

  • HIER SOIR, DÉSAVOUÉS PAR LA CGT, ILS ONT MARCHÉ À 10 000 SUR L’ASSEMBLÉE NATIONALE
  • LE GOUVERNEMENT A INTERDIT EN FRANCE COHN-BENDIT

Vaste remaniement ministériel attendu

  • M. EDGAR FAURE POURRAIT SUCCÉDER À M. DEBRÉ
  • M. POMPIDOU L’A EMPORTÉ DE 11 VOIX HIER À L’ASSEMBLÉE
  • M; PISANI A VOTÉ LA CENSURE ET S’EST DÉMIS DE SON MANDAT

Après la proposition faite par M. Pompidou de les recevoir, la CGT, la CFDT et FO s’orientent vers une plate-forme commune de fait


ABSOLUMENT POUR LES ENRAGÉS par Maurice CLAVEL

Combat m’a offert d’accueillir dans ses colonnes mon éditorial-télé du « Nouvel Observateur » paralysé. Je le remercie de tout cœur. J’aurais renoncé à cet article, mais l’interdiction de Cohn-Bendit, qui achève de peindre leurs figures, lui rend une certaine actualité.

Ah ! comme vous auriez voulu qu’à jamais ils s’intéressassent au jerk, au shake, au yé-yé, à Johnny, Sylvie, Nana et Farah Dibah, à France-Soir page 2, à Paris-Presse page 31 ! Eh bien, c’est raté. L’esprit s’est levé en tempête au moment où je ne l’espérais plus, et voilà que tout est changé, car tout ce qui était devant nous est déjà devenu physiquement impossible. (…)


Gaelle Kermen, Kerantorec, le 21 mai 2018

Blog auteur : gaellekermen.net

Extrait de Des pavés à la plage, Mai 68 vu par une jeune fille de la Sorbonne

Combat Nº 7418 Mercredi 22 Mai 1968

Journal de Paris devise : « de la Résistance à la Révolution »

Des députés plus croupions que jamais

Ils accorderont aujourd’hui leur confiance au gouvernement Pompidou

  • Les rapports FGDS-PC semblent soudainement marquer le pas

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Le coup du référendum

  • DE GAULLE POURRAIT ANNONCER VENDREDI UN RÉFÉRENDUM POUR LE MOIS DE JUIN QUI PORTERAIT SUR LA PARTICIPATION DES TRAVAILLEURS À LA GESTION DES ENTREPRISES ET DES ÉTUDIANTS À LA GESTION DE L’UNIVERSITÉ
  • CE RÉFÉRENDUM SERAIT PRÉCÉDÉ D’UN REMANIEMENT MINISTÉRIEL QUI VISERAIT NOTAMMENT MM. JOXE, PEYREFITTE, GORSE, MISOFFE ET JEANNENEY
  • M. RENÉ CAPITANT REMET SA DÉMISSION DE DÉPUTÉ

8 millions de grévistes

  • Le mouvement a gagné l’industrie lourde
  • Les grands magasins touchés
  • Pas de taxis aujourd’hui
  • Difficultés à court terme pour les banques
  • Premiers contacts restreints syndicats-patronat, mais l’heure n’est pas à la négociation

Extrait de l’éditorial de Combat

 » Le général de Gaulle a gagné la première manche de sa bataille : la manche parlementaire. Il faut dire que c’était la plus facile. (…) Aurait-on cru, à entendre parler les députés, que la France traverse la crise la plus grave qu’elle ait connue depuis la Libération ? Aurait-on cru, à écouter les orateurs de la gauche, que la masse des jeunes Français est prête à la révolte et que des millions de travailleurs mettent en accusation le pouvoir ? Le pouvoir est à prendre, et même à ramasser… »

Philippe Tesson


Extrait de l’article LA CHIENLIT ET LE GENERAL

« Vous avez certainement deviné, mon Général, que tous les étudiants, depuis les plus enragés jusqu’aux plus benoîts, ont un dénominateur commun : ils cherchent quelque chose que nous ne savons pas leur donner. Ils cherchent des valeurs contemporaines qu’il soit impossible de peser sur le trébuchet de l’usure ou de faire figurer dans les calculs de l’économiste. Tel est le sens de leur rejet de la « société de consommation ». (…)
La jeunesse, dont les étudiants sont les hérauts, est à la recherche, derrière son masque de chienlit, d’un air respirable. Elle veut ouvrir les fenêtres obturées par notre enseignement. (…)
La jeunesse de France est à la recherche d’une noblesse. J’ose dire qu’elle est à la recherche d’une nouvelle aristocratie. Je suis certain, mon Général, que vous l’avez comprise. Elle vous donnera la noblesse que vous n’avez pas su luir donner, quelque grande que soit votre noblesse personnelle. »

Jean Savard


Gaelle Kermen, Kerantorec, le 20 mai 2018

Philippe Tesson 

Blog auteur : gaellekermen.net

Extrait de Des pavés à la plage, Mai 68 vu par une jeune fille de la Sorbonne

Combat Nº 7417 Mardi 21 Mai 1968

Journal de Paris
Devise : « de la Résistance à la Révolution »

LA GANGRENE

La situation politique et sociale se détériore d’heure en heure

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La grève se durcit

et son extension prend un caractère irrésistible

  • La C.G.T. et le P.C. demandent l’abrogation des ordonnances sur la S.S. l’augmentation générale des salaires, la réduction du temps de travail, la reconnaissance des libertés syndicales.
  • Tous les Service publics paralysés.
    — SNCF, TATP et PTT : Grève totale.
    — EDF : Occupation des centres mais pas encore de coupures.
    — Banques : Arrêt total prévisible après la décision de grève à la Banque de France.
    — Chèques Postaux : Arrêt total.
    — Grève des taxis demain.
  • Les paysans manifestent vendredi et menacent de dresser des barricades sur les routes de l’Ouest.

Impasse politique

  • De Gaulle continue d’observer le silence
  • Débat sur la motion de censure cet après-midi : son issue dépendra de l’attitude de quelques élus gaullistes.
  • Giscard demaine à être reçu par de Gaulle
  • Le P.C. : une situation nouvelle est créée.

A nos lecteurs

LES PERTURBATIONS PROVOQUÉES PAR LES GRÈVES DANS NOS TRANSMISSIONS NOUS OBLIGENT À RÉDUIRE À HUIT PAGES LE PRÉSENT NUMÉRO DE COMBAT NOUS PRIONS NOS LECTEURS DE NOUS EN EXCUSER

Extrait DE GAULLE DANS LA TOURMENTE

Par René DABERNAT

« De Gaulle a tenté pendant dix ans de changer les Français mais ce sont les Français qui sont en train de changer le régime gaulliste et, peut-être de le répudier.

Lorsqu’un régime a contre lui une partie des étudiants, il est menacé ; lorsqu’il se heurte, en plus, à un nombre croissant d’ouvriers et de paysans, il est ébranlé ; si l’unité étudiants – ouvrier – paysans s’établit, il est perdu.

Les deux premières phases dy processus sont entamées : les étudiants occupent la Sorbonne, de nombreuses facultés de province et même l’Odéon ; les ouvriers occupent les usines Renault ; les paysans, notamment ceux de Bretagne, manifestent. Le régime ne doit sa survie qu’à l’absence d’unité entre les trois catégories de révoltés et à la crainte qu’inspirent les événements à ceux qui, à droite et dans la haute bourgeoisie libérale, critiquaient le plus, jusqu’ici, le général. »

Extrait de l’éditorial

« Débordé, désarmé, le général de Gaulle est au bord de la faillite. Le pouvoir est à prendre. »

Combat


Gaelle Kermen, Kerantorec, le 19 mai 2018

Bientôt la sortie du livre Des pavés à la plage, Mai 68 vu par une jeune fille de la Sorbonne, archives, souvenirs, bilan, édition du cinquantenaire
ACD Carpe Diem 2018

Combat Nº 7415 Lundi 20 Mai 1968

Il y a cinquante ans, le quotidien Combat sortait ses Unes sur les événements de Mai 68.

Journal de Paris « de la Résistance à la Révolution »

Je les ai conservés pendant la durée du Comité d’Occupation de la Sorbonne à Paris du 16 Mai au 17 Juin 1968.

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LE PROCESSUS EST ENGAGÉ…

Tandis que le mouvement de grève se généralise, de Gaulle va consulter « des personnalités de différents horizons »

  • Mendès-France : le pouvoir doit se retirer

Débat sur la censure demain

  • Les centristes divisés sur le vote qui devrait avoir lieu mercredi soir.
  • M.Capitant votera contre le gouvernement.
  • M. Lecanuet demande la démission du gouvernement.
  • De Gaulle maintient son allocution de vendredi.
  • Plusieurs conseils restreints ont eu lieu à Matignon sur le maintien de l’ordre.

La France paralysée

  • 2 millions de travailleurs en grève.
  • Plus de trains, d’autobus, de métro, les centres de l’E.D.F. occupés, plus de courrier, d’avions, de bateaux.
  • Les bassins houillés diversement affectés.
  • Les chèques postaux fermés. Les banques et la distribution d’essence menacés.
  • 90 000 sidérurgistes se décident aujourd’hui ainsi que Sud-Aviation Toulouse.
  • La Fédération Chimie-F.O. appelle à la grève et à l’occupation des bâtiments.
  • L’O.R.T.F. combat pour son autonomie
  • L’agitation gagne la police parisienne

La « révolution culturelle gagne le Festival de Cannes qui est supprimé.

L’Opéra, l’Opéra-Comique, la Comédie-Française et le TNP occupés et en grève

Sorbonne : M. Las-Vergnas doyen par interim en remplacement de M. Durry

M. Peyrefitte : les examens doivent avoir lieu

Extrait de l’éditorial

« Le gouvernement s’est laissé enfermer dans une situation inextricable, à laquelle la révolte étudiante a permis de se cristalliser. On ne saura jamais assez gré aux étudiants d’avoir révélé par leur colère le malaise qui existe en France et auquel interdisaient de s’exprimer à la fois la lâcheté de la nation et l’oppression bonhomme du pouvoir. Sur cette révolte s’est greffée une  revendication sociale généralisée.

Combat


Gaelle Kermen, Kerantorec, le 18 mai 2018

Blog auteur : gaellekermen.net

Extrait de Des pavés à la plage, Mai 68 vu par une jeune fille de la Sorbonne

Combat Nº 7414 Vendredi 17 Mai 1968

Il y a cinquante ans, le quotidien Combat sortait ses Unes sur les événements de Mai 68. Devise : « de la Résistance à la Révolution »

J’ai conservé la collection des journaux publiés pendant la durée du Comité d’Occupation de la Sorbonne à Paris du 16 Mai au 18 Juin 1968.

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Une : Au pays de trancher

Extrait de l’éditorial de Combat

Quelques maladresses de taille accumulées en dix jours viennent de mettre à nu la fragilité d’un régime qui depuis dix ans se targue avec une assurance souveraine d’être l’un des plus solides que la France ait connu. Ainsi, et que de fois l’avons-nous dit, tout n’était que façade, masque et artifice. Derrière la suffisance il y a l’insuffisance, derrière le mépris le désarroi. Il a suffi que quelques étudiants intrépides prennent la rue pour la défense d’une cause aussi abstraite et aussi peu publique que l’anéantissement de la société de consommation pour qu’un véritable débat s’instaure dans le pays, pour que sonne une heure de vérité nationale et pour qu’apparaisse la faiblesse du régime gaulliste.

(…) Le chantage à l’ordre n’est pas admissible quand il est l’arme d’un faible pour qui c’est le seul moyen de se maintenir au pouvoir.

Combat

  • La situation se dégrade rapidement sur les fronts politique, social et universitaire
  • La FGDS et le PC demandent la démission du gouvernement et des élections générales
  • Grèves chez Renault et occupation de l’usine à Cléon
  • Manifestation ce soir à 20 h 30 devant la TV, rue Cognacq Jay, des étudiants, enseignants et chercheurs, après une série de meetings dans Paris à partir de 18 h 30

Le gouvernement durcit sa position

  • « Les examens devront avoir lieu dans le secondaire et le supérieur » déclare un communiqué officiel.
  • « Le gouvernement ne pourra tolérer que l’ordre républicain puisse (…) être atteint et entend protéger tous les citoyens contre la subversion. »

    Gaelle Kermen, Kerantorec, le 17 mai 2018

    Blog auteur : gaellekermen.net

    Extrait de Des pavés à la plage, Mai 68 vu par une jeune fille de la Sorbonne

Combat Nº 7413 Jeudi 16 Mai 1968

Il y a cinquante ans, le quotidien Combat sortait ses Unes sur les événements de Mai 68. Devise : « de la Résistance à la Révolution »

J’ai conservé la collection des journaux publiés pendant la durée du Comité d’Occupation de la Sorbonne à Paris du 16 Mai au 18 Juin 1968.

Premières tentatives de récupération

Le doyen Zamansky propose à ses étudiants d’élire leurs représentants à un conseil de co-gestion

Le professeur Kastler marque les limites du soutien des enseignants à la cause étudiante

  • Dans les Facultés, à Paris et en province, l’occupation des locaux par les étudiants se poursuit, et les commissions étudiants-enseignants se multiplient.
  • Nanterre reste à la pointe du mouvement qui a gagné la Faculté de Médecine.
  • Le Conseil Etudiant de Strasbourg refuse l’autonomie expérimentale « octroyée » par M. Peyrefitte.
  • Des professeurs proposent la réunion d’Etats Généraux pour réviser les structures des carrières universitaires et de recherche, les méthodes d’enseignement et les programmes.
  • M. Pompidou laisse au général de Gaulle le soin de décider des conditions d’application de l’amnistie.
  • Le Premier Ministre ajourne son voyage à Lille.

Le voyage du chef de l’Etat en Roumanie

« Nous, Roumains et Français, voulons être nous-mêmes » déclare le général de Gaulle devant la grande Assemblée nationale roumaine

Extrait de l’éditorial de Combat

« Les heures qui viennent vous être décisives pour l’avenir du profond mouvement étudiant qui intéresse maintenant la France tout entière.

(…) Les dirigeants étudiants doivent maintenant mesurer jusqu’où ils ne peuvent pas aller trop loin (…) Ils ont derrière eux une masse de garçons et de filles désormais profondément sensibilisés non pas au problème étudiant mais à la construction d’une Université moderne. Le résultat acquis est immense. Il ne faut pas le laisser échapper. (…) Ils ont prouvé leur détermination, ils ont acquis leur autonomie, ils sont parvenus à leurs justes fins, à savoir l’écroulement de l’Université traditionnelle. (…) Et dans la mesure où la société est en germe dans l’Université, la victoire que viennent de remporter les étudiants est déjà considérable.

Philippe Tesson


Gaelle Kermen, Kerantorec, le 16 mai 2018

Blog auteur : gaellekermen.net

Extrait de Des pavés à la plage, Mai 68 vu par une jeune fille de la Sorbonne

3 Mai 68 : dans la cour de la Sorbonne

Le 3 mai, après la fermeture de la faculté de Nanterre, les étudiants refluent en assemblée générale à la Sorbonne.

Le doyen Grappin demande l’évacuation par les CRS qui procèdent à l’arrestation des principaux dirigeants syndicaux et politiques étudiants.

Une manifestation spontanée surgit dans les rues du Quartier autour de la Sorbonne : « Libérez nos camarades ! »

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Sur ce cliché ©UPI, on reconnait au centre Dany Cohn Bendit. Je reconnais Michel Bablon (tête brune, pull ras de cou, blouson de cuir beige) devant le 4eme pilier de la chapelle, au-dessus de Brice Lalonde, alors président de FGEL (Fédération Générale des Etudiants de Lettre), lui-même à côté de Jacques Bleiptreu. Je les ai connus quelques jours plus tard au Comité d’Occupation de la Sorbonne.

Le cliché est visible sur quelques pages, dont celle-ci https://www.sudouest.fr/2018/03/12/entretien-avec-edgar-morin-mai-68-c-etait-plus-d-autonomie-plus-de-liberte-plus-de-communaute-4275793-10275.php

Cette photo recadrée est visible dans un article récent de la Tribune (DR)

https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/mai-68-quand-la-france-se-joignait-aux-convulsions-du-monde-771543.html

La photo doit être prise lors de l’assemblée générale avant l’attaque des CRS.
Tout le monde est joyeux, autour de Dany le Rouge au mégaphone. Sur la gauche, je reconnais trois personnes.

Dans l’angle inférieur, c’est Brice Lalonde, souriant et presque gouailleur. Dans les extraits du Journal, je raconte comment j’ai rencontré le petit prince de la Sorbonne. A l’époque, il était le président de la FGDL (Fédération Générale des Etudiants de Lettres).

À côté de lui, je reconnais Jacques Bleiptreu, lui aussi rigolard et devant faire un bon mot. À la fin de l’année 68, je lui servirai de guide à Nantes et Saint-Nazaire pour rencontrer les militants de la région, dont le frère aîné de Dany, Gaby Cohn-Bendit, resté militant de base engagé dans l’éducation alternative.

Et en haut à gauche, je reconnais soudain Michel Bablon, mon révolutionnaire malgache, sérieux lui, la révolution était une affaire sérieuse. Il avait trente ans, mais il fait très jeune sans ses lunettes qu’il venait de casser et qu’il remplacera pendant la période du Comité d’Occupation, des petites lunettes cerclées de fer façon Trotsky.

Jacques et Michel ont fait partie du troisième et dernier comité d’occupation de la Sorbonne.

Il est bon de mettre des visages sur quelques personnes qui vont traverser mes pages de souvenirs, de mémoires et d’archives.

Extraits des archives

En juin 1968, je prenais des notes pour écrire un livre avec les militants sur l’expérience du comité d’occupation. Le projet a été abandonné très vite, mais j’ai retrouvé les notes dans mes archives.

Voici ce que me disait Michel Bablon, guévariste, sur le 3 mai 1968.

Les événements dépassent tous les groupes politiques et débordent toutes les prévisions. La formation de groupes entraînés devait être mise en place à la rentrée universitaire d’octobre 68.

Le mot d’ordre : revoir l’université. Selon Forman (Milos Forman venait d’arriver à Paris depuis Prague) : les problèmes français sont ceux d’une période pré-révolutionnaire.

Vendredi 3 mai 68 : la fermeture de la fac de Nanterre est demandée par le doyen Grappin. D’où le meeting à la Sorbonne.
On s’attend à une attaque fasciste. Le lundi précédent, Occident a attaqué la FGEL (Fédération Générale des Etudiants de Lettres).
Dans les cars des étudiants arrêtés à la Sorbonne le 3 mai, se trouvaient tous les éléments forts de l’UNEF, FGEL, MAU, JCR, 22 mars.

Samedi 4 mai : on prend des contacts pour la reprise de la Sorbonne.
Problème : doit-on attendre la rentrée universitaire où des luttes étaient prévues ? Ou doit-on agir immédiatement car Dany et six camarades doivent passer en Conseil de discipline ?
Les mots d’ordre lancés sont : « La fac aux étudiants » « Libérez nos camarades »

Voici ce que me disait Jean-Claude Rabinovitch, de l’UEJF (Union des Etudiants Juifs de France) sur son engagement le 3 mai 68.

Pourquoi un engagement le 3 mai

Il m’était insupportable de voir les flics de si près, devant la Sorbonne, de voir les étudiants emmenés dans les fourgons de police. Particulièrement lors de la première manifestation. En solidarité envers la lutte des étudiants de Nanterre. Mis au courant, ça prenait son sens.

Pendant une semaine, j’ai fait toutes les manifestations, suivi tous les mots d’ordre de l’UNEF, SNE-Sup, 22 mars.

Le vendredi 17 mai, l’AG de la Sorbonne me propose pour le Comité d’Occupation

Gaelle Kermen
Kerantorec, le 3 mai 2018


Gaelle Kermen prépare un livre d’archives, souvenirs et bilans sur Mai 68 vu par une jeune fille de la Sorbonne

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Extrait de Des pavés à la plage, Mai 68 vu par une jeune fille de la Sorbonne

3 Mai 68 : inauguration de la boutique de mia et vicky

Il y a cinquante ans, le 3 mai 68 après-midi, les leaders étudiants étaient en assemblée générale dans la cour de la Sorbonne après la fermeture de Nanterre. Mon compagnon de l’époque, Michel Bablon, révolutionnaire malgache, y était aussi.

Ce jour-là, je préparais l’inauguration de la boutique de Mia et Vicky, 21 rue Bonaparte, à quelques pas du 15 rue Visconti où j’habitais avec Michel Bablon.

Invitation Mia et Vicky, 3 mai 1968
illustration d’Ed Baynard 68

Je me souviens de la présence du sculpteur César, ami de Louis Féraud. J’avais retrouvé des gens connus les années précédentes.

Mia Fonssagrives était alors mariée au couturier Louis Féraud, papa de mon amie Kiki.

.invitation boutique Mia Vicky baynard 68

J’avais assisté à la soirée dans une robe que j’avais créée, en shantung de soie beige, peinte par Michel Bablon.

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Son frère avait peint à la gouache ma gorge et mes pieds nus dans le style des dessins de la robe. Michel Bablon, qui devait m’accompagner à l’inauguration de la boutique, avait disparu.

En fait, il était à la Sorbonne, embarqué avec tous les leaders de groupuscules dans les paniers à salades de l’époque.

C’est ce soir-là qu’a commencé le mois de Mai 68 avec les premières échauffourées du Quartier latin aux cris de « Libérez nos camarades !  »

Moi, je dansais chez Mia et Vicky…

Gaelle Kermen,
Kerantorec 3 mai 2018

©1968-2010-2018

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Extrait de Des pavés à la plage, Mai 68 vu par une jeune fille de la Sorbonne

 

Mai 68 : la Une du Nouvel Observateur, le film de Michel Cournot à Cannes

Première Une de Mai 68 : le Nouvel Observateur du 30 avril au 7 mai 1968

Le film de Michel Cournot à Cannes

Très émue de commencer cette série de publication de Unes de journaux d’archives par la couverture de la revue Le Nouvel Observateur avec le profil de Cournot.

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Au cours de ma vie, il m’est arrivé de raconter certains éléments essentiels de mes années 60, je parlais alors de l’importance qu’avait eu, au début de mes études, ma lecture hebdomadaire des articles de Michel Cournot sur le cinéma dans Le Nouvel Observateur auquel j’étais abonnée. Parfois, j’ai rencontré des gens qui lisaient aussi le Nouvel Observateur rien que pour les chroniques de Cournot. Nous nous reconnaissions admirateurs de Cournot, soudain émus et nostalgiques d’une époque révolue. Les adorateurs de Cournot sont aussi décalés en cinéphilie que les fans de Kevin Ayers en musique pop des années 70 ou les lecteurs de Malcolm Lowry en littérature anglo-saxonne des années 50. Une espèce à part, avide de champs inexplorés, de découvertes enthousiastes, hors des chemins balisés par la mode imposée. Nous formions presque une société secrète.

Michel Cournot fait partie des personnes qui m’ont donné envie d’écrire et m’y ont encouragée. Son univers était toujours hors des sentiers battus, mais il nous faisait, dans un simple article, vibrer de tant de façons qu’on se sentait régénéré pour la semaine, dans l’attente du jeudi suivant pour le prochain article.

En avril 68, juste avant les événements de Mai qui allaient annuler le Festival de Cannes pour la première fois depuis sa création, Michel Cournot n’était plus critique de cinéma au Nouvel Observateur. Il avait été viré dès 1966, parce que les lecteurs normaux n’aimaient pas qu’il «  parle de tout, sauf de cinéma ».  Il avait été remplacé par Jean-Louis Bory, qui avait eu le prix Goncourt pour son roman Mon village à l’heure allemande.

Michel Cournot avait tourné un film Les Gauloise bleues. Il devait être projeté au Festival de Cannes. Le Festival n’a pas eu lieu. Cournot n’est pas entré dans l’histoire du cinéma. Mais il est resté dans le cœur et la mémoire de quelques uns d’entre nous, qui lui rendons encore hommage après plus d’un demi-siècle.

De la revue, je n’ai gardé que la couverture dans mes archives.

Les hasards des déménagements impliquaient des choix, j’ai arraché la couverture de ce numéro de Mai, sans doute quand, au mois de juin 1968, j’ai brûlé beaucoup de papiers avant de quitter la rue Visconti où j’habitais avec mon révolutionnaire malgache, Michel Bablon. Il m’a fait brûler des revues cubaines qui pouvaient être compromettantes si une descente de police arrivait dans l’appartement que nous avions prévu de quitter par les toits… Je ne pouvais pas brûler Cournot !

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Je regrette de n’avoir pas conservé la collection des numéros du Nouvel Observateur, restées chez mes parents à Saint-Leu-la-forêt, qui ont dû aussi faire des choix quand ils sont revenus habiter en Bretagne.

J’ai gardé les livres de Michel Cournot dans ma bibliothèque, près de ceux de son neveu Patrice Cournot. Tous deux ont été des phares dans ma vie.

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Bibliothèque : livres de Michel et Patrice Cournot (archives personnelles)

J’aimerais tellement pouvoir relire tous les articles de Cournot.

Ils mériteraient une réédition dans un recueil dédié à son souvenir, rien que pour lui.

Gaelle Kermen,

Kerantorec, le 30 avril 2018


Livres de Michel Cournot : Le premier spectateur et Enfants de la Justice

Livres de Patrice Cournot : Le jour de gloire, Le bonheur des autres, Le retour des Indiens Peaux-rouges


Mes cahiers sur cette époque : Le vent d’Avezan et Le soleil dans l’œil.


Gaelle Kermen, Kerantorec, le 30 avril 2018

Blog auteur : gaellekermen.net

Extrait de Des pavés à la plage, Mai 68 vu par une jeune fille de la Sorbonne


Pour en savoir plus sur le film de Cournot à Cannes :

https://www.festival-cannes.com/en/films/les-gauloises-bleues

Sur l’attitude de Michel Cournot pendant les événements de Mai 68, voir :

http://www.cannes.com/fr/culture/cannes-et-le-cinema/le-festival-de-cannes/histoire-du-festival-de-cannes/de-1939-a-nos-jours/les-annees-70-un-nouveau-depart-apres-la-crise-de-mai-1968.html

« Les réalisateurs Milos Forman, Jan Nemec, Michel Cournot, Salvatore Samperi et Mai Zetterling ont un film engagé en compétition mais, témoins de la scène, ils se rangent immédiatement aux côtés des contestataires et se retirent du concours, encourageant les autres candidats et les membres du jury à les rejoindre. »