En 1970, j’habitais 10 boulevard Poissonnière, l’immeuble à côté de celui de L’humanité, avant son déménagement rue du Colonel Fabien.
En bas de l’immeuble de l’Huma, se situait la Librairie Nouvelle où ma boulimie intellectuelle trouvait tous les livres de mes années d’étudiante à la fac de Vincennes en Droit-Science Po, Socio et Philo.
De notre balcon du 6eme étage en face du cinéma Rex, nous assistions à des événements comme les manifestations importantes, les soirées d’élection, l’enterrement d’Elsa Triolet ou l’arrestation de Jean-Paul Sartre et Simone de Beauvoir vendant le journal interdit La Cause de Peuple.
Je suis retournée sur les lieux le 17 août 2012 comme je séjournais à Paris pour faire les premières corrections du Journal de l’année 70, devenu Clandestine 70, publié en 2020.
La terrasse de l’appartement de ma sœur qui m’hébergeait alors, au sixième étage, était transformée en jardin. Il me plait de savoir que nous sommes remplacées par des passionnés de plantes, d’arbustes, de fleurs. Je crois que je l’avais rêvé ce jardin en terrasse parisienne…
En haut, au sixième de l’immeuble du centre, nous habitions ma sœur et moi de fin 1969 à fin 1972.
Retour sur les lieux le 17 août 2012, comme je faisais les premières corrections du manuscrit Clandestine 70 issu des Cahiers parisiens.
A notre époque, ce magasin était la Librairie Nouvelle, au rez-de-chaussée de L’humanité. C’était un lieu vibrant de culture, de connaissances, où je m’approvisionnais dès que j’avais quelques sous. Les temps changent…
L’entrée du 10 boulevard Poissonnière, Paris, 9e
En face de notre balcon, le cinéma REX
Notre station de métro était Bonne Nouvelle.
Extrait de Clandestine 70
***
3 juin 1970
le creux de la nuit est le seul moment où le bruit du boulevard s’estompe un peu
cinq heures du matin
en bas le trafic reprend
mon bureau est couvert de feuilles et de bouquins
il fait somptueusement beau
un soleil de passion se reflète dans les vitres du cinéma rex en face
je viens de bouffer du pâté et du saucisson
je pourrais continuer à travailler tant je me sens bien
il y a longtemps que je n’avais vu le soleil se lever
il y a deux ans en 68 avec brice j’appréciais les charmes d’un soleil en ciselure sur la chapelle de la sorbonne dans la cour d’honneur
il y a trois ans en 67 avec hélène nous avions passé quelques nuits sans dormir à errer dans les rues de paris en découvrant au petit matin le ciel immense du côté de notre-dame
à l’époque il y avait les halles et c’était le bon temps
mais aujourd’hui c’est pas mal non plus
et je suis bêtement heureuse
l’impression de ne pas être seule dans la nuit
d’être proche de platon qui écrit
peut-être même de mikis
tout est possible ce matin
l’époque est revenue où je peux de nouveau travailler
dynamisée par le soleil
soutenue par un afflux de forces vives
en fait je ne fais rien pendant l’hiver
j’hiberne
mes vraies périodes de travail ont toujours commencé au mois de mai
j’ai toujours préparé les examens vingt-et-un jours avant leur date
quand tout dans ma tête devient clair comme le temps
quand tout dans mon corps est en accord avec moi-même
Jean Azarel est mon artiste-invité de cette fin de mois d’octobre, my writing guest-star. J’ai présenté hier la genèse de son livre Waiting for Tina. Aujourd’hui, je présente l’auteur, ses influences littéraires, ce qu’il écrit.
Nous nous sommes connus grâce à Bernard Bacos du site Paris 70. Bernard avait ouvert son carnet d’adresses à Jean pour qu’il puisse contacter des personnes ayant connu Tina Aumont. Bernard m’envoyait Jean, poète de l’édition traditionnelle, pour que je l’initie à la publication numérique et le fasse bénéficier de mon expérience en la matière.
Nous nous sommes rencontrés chez moi à Kerantorec, lorsqu’il séjournait en Bretagne et les rencontres ont toujours été passionnantes. Il avait collaboré à un livre avec un poète breton, le poète-marin pêcheur de Plœmeur-Fort-Bloqué, Alain Jégou que j’avais eu l’occasion de croiser lors des Rencontre poétiques à la médiathèque de Bannalec le 28 mars 2009. Je l’avais photographié avec sa consœur et voisine Guenane de Larmor-plage et son confrère Alain le Beuze de Moëlan-sur-mer.
Alain Jégou, Guénane, Alain le Beuze Rencontre poétiques médiathèque de Bannalec, 28-03-09
Nous avons développé une belle connivence au cours de nos rencontres, dont une avec sa femme Anne Kervoas, qui nous a captés de dos en contemplation sur un banc devant le port le Merrien en fin d’été 2017.
Cet été nous nous sommes retrouvés pour travailler dans mon bureau au manuscrit final de Waiting for Tina. Une belle expérience éditoriale. Travailler sur un beau texte, riche, documenté, est toujours un bonheur et un honneur. Un vrai voyage aussi par les rencontres multiples faites par Jean Azarel à l’occasion de ses recherches. Et enfin, un bel hommage à Tina, contribution à un tombeau digne d’elle.
La fin de la session nous avait trouvés à Kerfany par temps de tempête. Nous avions même réussi à faire un selfie !
Selfie de Jean Azarel et Gaelle Kermen à Kerfany par petit temps de tempête le 26 août 2018
Pour mieux connaitre Jean Azarel, voici sa biographie sommaire.
Biographie de Jean Azarel
Jean AZAREL est né en 1954 dans l’octobre blond du Saint-Laurent (Montréal/Canada). Réside dans le Gard, près d’Uzès. Marié à Anne KERZEAS, peintre et céramiste, deux enfants.
Dans la filiation d’un père journaliste, poète et écrivain, gribouille des petits romans policiers et des histoires de cowboys et Indiens dès l’âge de 8 ans.
Après des années de silence volontaire, retour à l’écriture en 1995. Puise son inspiration dans la comédie du quotidien, la baie d’Audierne et les pentes granitiques du Mont Lozère pour fabriquer des œuvres éclectiques où se côtoient humour acide, témoignages de vie, rock and roll attitude, et romantisme quasi mystique.
Écrivains références : les poètes de la Beat Generation, Luc Dietrich, Arthur Rimbaud, les romanciers scandinaves, et parmi les contemporains Roger Boutefeu, Perrine Le Querrec, Alain Jégou, Jack Alain Léger, Marlène Tissot…
Invité pour des lectures performées, seul ou accompagné d’autres artistes, notamment l’écrivaine Karin HUET, et le musicien KERITY. Depuis 2016, le guitariste de rock Hérold YVARD met ses textes en paysage sonore. Parmi ses dernières prestations : la ZAL (Zone d’Autonomie Littéraire) de Montpellier, les Maisons de la Poésie de Rennes et Avignon, le Festival de Poésie Nomade en Lubéron, Carré d’Art à Nîmes, Voix vives à Sète.
Présent dans de nombreuses revues : Dissonances, Squeeze, Contre Allées, Nouveaux Délits, Traction Brabant, Teste, La Volée, les Cahiers de Tinbad, Violences, Ouste, Microbe…
Écrit régulièrement des chroniques de films et livres, notamment pour le blog de l’association Autour des Auteurs en Occitanie.
Et pour mieux connaitre ce qu’il écrit, voici sa bibiographie.
Bibliographie de Jean Azarel
Trois trous dans la fièvre,poésie, Éditions Saint-Germain-des-Prés, 1998 Passage du mortel, poésie, L’Itinéraire des Poètes, 2006 Tassage du mortel, poésie, Gros Textes/Arts et Résistance, 2009 Papy Beat Generation, récits, coauteurs : Lucien Suel et Alain Jégou, Hors Sujet éditions, 2010 Marche lente, prose poétique, Samizdat, 2011 Itinéraire de l’eau à la neige, prose poétique, avec des images de Gaspard R, Gros Textes, 2012
Jean Azarel’s poetry and texts lectures, CD audio sur de la musique originale de Kérity, 2013 Love is everywhere, poésie, Gros Textes, 2014 Le ciel du dessous, poésie, La Boucherie Littéraire, 2016 Encore plus nu, poésie, Gros Textes, 2017, avec CD audio accompagné par Hérold YVARD Trans’ Hôtel Express, récit, Tarmac, 2018, avec CD audio accompagné par Hérold YVARD Mater Infanticidium, récit, Z4 éditions, 2018 Waiting for Tina, biographie poétique et romancée, Les mots des autres, 2018
À paraître :
Passe montagnes, poésie, Atelier des Monteils, illustrations de Marc GRANIER, printemps 2019 La voie est libre, récits, en duo avec Hélène DASSAVRAY
En cours d’écriture :
Vous direz que je suis tombé, roman d’après la vie et l’œuvre de l’écrivain Jack Alain LÉGER
Gaelle Kermen est l’auteur des guides pratiques Scrivener plus simple, le guide francophone pour Mac, Windows, iOS et Scrivener 3, publiés sur toutes les plateformes numériques.
Vaguemestre depuis 1997, blogueuse des années 2000, elle publie plusieurs blogs sur ses sujets de prédilection, l’écriture sur gaellekermen.net, les chantiers d’autoconstruction sur kerantorec.net, les archives d’un demi-siècle sur aquamarine67.net et les voyages ici ou ailleurs sur hentadou.wordpress.com.
C’était très intéressant d’entendre l’auteur raconter son expérience d’écriture ne datant que de 2013, après avoir découvert Scrivener utilisé par une collègue américaine lors d’un NaNoWriMo.
Jérôme Dumont révèle à quel point Scrivener est un outil efficace pour organiser ses idées, garder des notes, les rédiger et les mener à bien dans un roman et publier une série dont j’ai pu apprécier la qualité. Il n’aurait certainement pas publier autant s’il avait travaillé sur un autre support Scrivener. Je peux en témoigner moi-même qui ait pu accélérer mes publications depuis que j’ai quitté les logiciels de traitement de texte habituels pour passer sur le logiciel Scrivener et encore plus depuis que je travaille mes écritures sur l’application pour iOS.
Scrivener ne permet pas seulement la quantité, mais permet de vraiment bien travailler ses idées, ses personnages (dans le podcast, Jérôme raconte comment il fait ses fiches personnelle), le déroulement de l’intrigue, la gestion du temps et la chronologie des événements qu’il synchronise avec Aeon TimeLine.
Scrivener permet de faire des recherches approfondies, comme sur le Droit pénal que Jérôme Dumont ne pratiquait pas en avocat civiliste qu’il était dans une autre vie et dont certaines histoires l’a obligé à se mettre à jour en Droit français.
Je suis d’accord avec Jérôme sur la plupart des points développés sur Scrivener, en particulier sur la fiabilité du logiciel.
Scrivener pour iOS
Le seul point sur lequel je ne suis pas en accord est qu’il dit qu’il ne peut pas écrire sur l’application parce qu’il a besoin d’un clavier et d’un trackpad pour ses recherches. Or moi, je préfère écrire et travailler mes projets sur l’application. J’utilise un clavier léger Bluetooth pour écrire sur l’iPad mini et même sur l’iPhone quand je regarde en même temps une vidéo sur l’iPad pour prendre des notes à côté, sans couper la vidéo.
Peut-être fais-je moins de recherches que lui ? C’est possible, j’en suis au stade de ma vie où je recherche plus dans ma tête, dans mes souvenirs, dans ma mémoire des expériences, les idées qui me tiennent à cœur et que je veux transmettre. Mais l’inspiration me vient mieux quand j’écris sur l’application, sans distraction aucune, en totale concentration. Et cette facilité d’écriture, je ne l’ai jamais connue avant, sauf lorsque j’écrivais à la main sur mes cahiers de jeunesse trimbalés partout, de Paris à Wight, de Wight à Formentera, de Fomentera à Rome, dans mon cartable en vinyle jaune des années 70. Je retrouve dans l’application cette cérémonie intime d’un discours secret pour mon futur lectorat.
Il est sûr que si j’ai aimé la série, c’est sans doute parce que j’y retrouve mes souvenirs d’étudiante en droit et mes passions pour l’informatique et le numérique…
Belles lectures et bonne écoute du podcast de Cyril Godefroy !
Dans un précédent article, j’ai raconté comment on peut dicter son texte sur l’application Scrivener pour iOS sur son iPhone et son iPad. ScrivenerApp : dicter son texte.
On peut aussi entendre son texte dit par Scrivener, une manipulation pratique pour vérifier son texte en faisant autre chose, pour voir si le rythme va bien, vérifier l’harmonie des phrases.
Attention La procédure est valable sur l’application iOS et sur le logiciel Scrivener pour Mac. Je ne l’ai pas trouvée dans Scrivener pour Windows.
Scrivener pour iOS vous parle :
Il faut sélectionner le texte à lire.
Un appui long fait apparaître la barre du menu noir, on cherche vers la droite jusqu’à Speak.
Si on veut ne lire qu’une phrase, on pose le point d’insertion devant la phrase choisie et l’appui long fait apparaître la barre du menu noir avec la proposition : Speak sentance.
Le système iOS permet de lire n’importe quelle phrase d’un texte. En sélectionnant la phrase ou l’article entier, vous faites apparaître une barre de menu avec Enoncer. Simple.
Sur mes mobiles, la voix est un peu énervée. Je n’ai pas encore trouvé comment la régler. Si vous savez, partagez l’info, merci !
Scrivener pour Mac vous parle :
La manip : Scrivener > Sélection du texte > Modifier > Parole > Démarrer la lecture.
C’est au même endroit qu’on trouve l’outil de Dictée sur le logiciel de bureau Scrivener pour Mac, à condition de paramétrer les Préférences de Son dans le système MacOS.
Sur mon Mac, j’ai choisi la voix de Thomas. Elle est plus calme que celle de l’iPhone.
Réflexions sociologiques
Tous ces outils modifient nos comportements d’écriture. La création change au fil des évolutions technologiques. L’extraordinaire courant pictural de l’Impressionnisme est la conséquence directe de l’invention de la peinture en tube, qui a sorti les nouveaux peintres des grands formats imposés par les Académies pompeuses et prétentieuses. Le train a permis aux peintres de partir travailler sur le motif. La face de l’histoire de l’art en a été changée à la fin du XIXe siècle.
La possibilité d’écrire en nomade, sur des outils légers comme l’application Scrivener avec un petit micro et un dictaphone intégrés, participe de la même évolution du potentiel créatif humain. J’espère vivre assez longtemps pour voir ce qui va s’exprimer à partir des nouveaux outils nomades, délivrés des structures bureautiques lourdes et conformistes de la fin du XXe siècle.
Mon humble souhait est de contribuer à mieux faire connaître ces fabuleuses possibilités aux auteurs francophones, pour écrire on the go, on the road, sur la route du XXIe siècle.
Belles écritures !
Gaelle,
Kerantorec, le 5 décembre 2016
Crédits
Merci à Chris Simon pour son tweet qui m’a mis le nez sur cette possibilité, que je n’avais pas encore testée.
Chris Simon @Qrisimon sur Twitter
Joseph Michael @ScrivenerCoach sur Twitter avec ses précieux Ninja Tips
Gaelle Kermen est écrivain diariste, conseil en informatique et management du temps depuis 25 ans, experte du logiciel anglais Scrivener. Sociologue polyvalente, diplômée es Sciences Humaines et Sociales des Universités françaises de Paris : la Sorbonne et Paris-8 Vincennes (1964 à 74)
Gaelle Kermen a écrit des guides Scrivener plus simple pour Mac et Windows, pour permettre aux auteurs francophones d’écrire et publier plus facilement avec le logiciel anglais Scrivener. Le troisième guide est Scrivener plus simple pour iPad et iPhone.
Chris Simon (auteur de Memorial Tour et Lacan et la boite de mouchoirs) :
« Nouveau Guide Scrivener pour ceux qui écrivent sur iPad et iPhone – Les guides de Gaelle Kermen sont complets, faciles à utiliser et vous feront gagner des heures de recherches et d’essais !«
L’application Scrivener pour iOS s’adresse-t-elle à tout le monde ?
Non, pas à tout le monde !
Ne l’utiliseront pas :
Ceux qui refusent d’avoir du matériel Apple,
Ceux qui pensent que pour être un auteur sérieux, il faut écrire sur Word et rien d’autre,
Ceux qui ne se voient pas prendre de notes autrement qu’avec un calepin et un stylo,
Ceux qui écrivent en linéaire du début à la fin sans débander,
Ceux qui balancent leurs documents en vrac sur leur bureau d’ordinateur, en accumulant chapitres, notes, rapports, PDF, images, au petit bonheur la chance…
Ceux qui ne veulent pas apprendre quelque chose de nouveau au motif qu’ils sont trop vieux pour ça,
Ceux qui pensent qu’ils n’ont pas assez de temps pour se former à un nouvel outil d’écriture…
L’utiliseront :
Ceux qui ont déjà un mobile Apple, ou ceux qui, comme moi, sont prêts à investir dans du mobile Apple pour bénéficier de l’application Scrivener,
Ceux qui aiment planifier et structurer leurs projets avant de rédiger le corps du texte,
Ceux qui aiment avoir des dossiers de recherches et des documents bien organisés pour mieux se concentrer sur l’écriture et le sens du message à transmettre,
Ceux qui veulent utiliser le temps passé en transports en commun pour rédiger et publier des articles de blog,
Ceux qui écrivent mieux leurs romans s’ils sont entourés de monde dans un café,
Ceux qui veulent noter ce qu’il leur passe par la tête, où qu’ils soient, à bord d’un voilier, d’un train ou d’un avion,
Ceux qui aiment écrire dans leur lit, dans leur jardin en été, au coin du feu en hiver,
Ceux qui ne sont pas toujours connectés, mais veulent quand même relire et travailler leurs textes, qu’ils synchroniseront en rentrant au bureau,
Ceux qui veulent avoir leurs projets d’écriture dans leur poche ou leur sac, pour ne jamais perdre le fil de leur pensée,
Ceux qui pensent qu’il vaut mieux passer une semaine à se former pour ensuite gagner des mois et des années de travail,
Ceux qui sont prêts à changer leurs habitudes pour optimiser leur créativité,
Alors ceux-là vont adorer l’application Scrivener et ne lâcheront plus leurs mobiles iOS.
Ils en oublieront même leur version de bureau du programme, car l’application est désormais : « Simple comme Scrivener ! »
On a parfois reproché au logiciel d’écriture Scrivener d’être trop compliqué. Cette fois, l’application d’écriture Scrivener pour iOS est minimaliste. Faite d’icônes, elle est pleine de ressources aussi. Il suffit, comme dans les cuisines intégrées, de savoir ouvrir les bons tiroirs. Quand on a compris les procédures de base, on fait ce que l’on veut, quand l’on veut, où l’on veut.
Et comme Noël approche, l’application est le cadeau idéal à s’offrir quand on écrit tous les jours, couplé avec le guide francophone Scrivener plus simple pour iPad et iOS qui en explique les chemins.
L’année 2017 sera productive. Belle fin d’année !
Gaelle,
Kerantorec, 3 décembre 2016
Scrivener est une application pour les mobiles iOS, développée par Keith Blount et diffusée par Literature & Latte sur l’App Store.
Gaelle Kermen est écrivain diariste, conseil en informatique et management du temps depuis 25 ans, experte du logiciel anglais Scrivener. Sociologue polyvalente, diplômée es Sciences Humaines et Sociales des Universités françaises de Paris : la Sorbonne et Paris-8 Vincennes (1964 à 74). Elle tient son journal depuis les années 60.
Gaelle Kermen a écrit des guides Scrivener plus simple pour Mac et Windows, pour permettre aux auteurs francophones d’écrire et publier plus facilement avec le logiciel anglais Scrivener. Le troisième guide est Scrivener plus simple pour iPad et iPhone.
Chris Simon (auteur de Memorial Tour et Lacan et la boite de mouchoirs) :
« Nouveau Guide Scrivener pour ceux qui écrivent sur iPad et iPhone – Les guides de Gaelle Kermen sont complets, faciles à utiliser et vous feront gagner des heures de recherches et d’essais !«
La fin du voyage
(chapitre de fin du guide Scrivener pour iPad et iOS)
J’arrive à la fin du voyage d’apprentissage de l’application Scrivener sur iOS. Je n’ai sans doute pas fait le tour complet, mais je pense avoir exploré au moins quatre-vingts pour cent de ses possibilités dans ce guide.
Scrivener sur iPhone et iPad : page d’accueil des projets en cours
J’ai pris mon temps pour construire ce guide. J’ai dégusté l’application comme un grand cru. Scrivener for iOS v. 1.0 est un grand cru. Et c’est une petite fille de marchand de vins et spiritueux, ayant appris à lire sur des étiquettes de grands vins, qui vous le dit !
L’application ScrivenerApp est sortie le 20 juillet 2016. À ce moment-là, je n’avais pas l’argent disponible pour acheter les outils compatibles avec elle. Mon iPad 1 de 2010 ne pouvait pas être mis à jour en iOS 9. J’ai dû attendre la mi-août pour bénéficier d’un iPad mini 4 et d’un iPhone 5 achetés reconditionnés. Ces outils efficaces ont remplacé mon MacBook qui, après sa résurrection du naufrage, a fini par rendre l’âme. J’en ai fait mon deuil.
Enterrement du MacBook
Ma vie a changé complètement. J’aime bien quand ma vie change : d’un naturel optimiste, je veux toujours croire que c’est pour le meilleur. J’ai repris sérieusement le vélo, abandonné depuis plusieurs années, erreur fatale ! J’ai beaucoup nagé. Mes virées en pleine nature ont amélioré ma santé et j’aborde l’automne en pleine forme au moment de terminer ce guide. Surtout, je me sens plus libre. C’est un sentiment sans prix.
Dolmen, Ar Roc’h, Plœmeur
Le guide d’initiation à l’application Scrivener pour iOS est le fruit des découvertes des chemins creux bretons. Il est le fruit des nages estivales dans des criques sauvages et des méditations sur le sable chaud. Il est le fruit de l’énergie des dolmens et des menhirs de mon pays. Il est le fruit des bons petits plats que je me suis mijotés et des petits vins qui les ont accompagnés. Il est le fruit d’une pensée humaniste et universaliste.
Que cette inspiration qui m’a soutenue vous guide dans votre propre voyage d’écriture.
Le début de votre aventure
Chacun utilise l’application selon ses besoins. Trouvez vos chemins. Fouillez sous les icônes, pour chercher vos trésors. J’espère que vous serez comme moi ébloui(e) par les immenses richesses de ScrivenerApp. Je vous souhaite de bien les maîtriser, pour oublier la technologie et vous concentrer sur l’essentiel : vos écrits. Travaillez bien, partout, en toute liberté !
Belles écritures ! Tenez-moi au courant de vos publications. Merci.
Gaelle
Plœmeur, 5 septembre 2016 – Kerantorec, 25 octobre 2016
Gaelle Kermen est écrivain diariste. Sociologue polyvalente, diplômée es Sciences Humaines et Sociales des Universités françaises de Paris : la Sorbonne et Paris-8 Vincennes (1964 à 74). Conseil en informatique et management du temps depuis 25 ans, experte du logiciel anglais Scrivener.
Gaelle Kermen a écrit les guides Scrivener plus simple pour Mac et Windows pour permettre aux auteurs francophones d’écrire et publier plus facilement avec le logiciel anglais Scrivener.
Chris Simon (auteur de Memorial Tour et Lacan et la boite de mouchoirs) : Les guides de Gaelle Kermen sont complets, faciles à utiliser et vous feront gagner des heures de recherches et d’essais !
L’application Scrivener pour iOS est le meilleur outil d’écriture nomade pour les Nouveaux Auteurs. Les nouveaux écrivains vont utiliser ScrivenerApp tous les jours, partout, en tous lieux, au gré de l’inspiration.
Déjà, certains en font état sur leur blog. Gwen Hernandez (auteur de Scrivener for Dummies) a fait un voyage dans le Montana et à la fin elle nous signale qu’elle écrit sur son iPad grâce à Scrivener for iOS, avec son nouveau clavier-housse à la coque dure, qui lui permet de travailler n’importe où, on the go.
À vous d’inventer la vie qui va avec ScrivenerApp, en saisissant les idées comme elles viennent sur votre iPhone en dictant comme je le fais en ce moment. En retravaillant votre texte sur le clavier virtuel de l’iPad ou sur un clavier externe, en étant bien installé sur votre table de jardin ou à la terrasse d’un café.
Que votre texte soit court pour un article de blog ou long pour un roman, un mémoire, un essai, une thèse, un scénario, votre travail est bien protégé. Vous pouvez écrire en toute sérénité et aspiration, Scrivener s’occupe du reste.
On peut dire avec cette application : c’est simple comme Scrivener !
Et comme l’époque des cadeaux approche avec les fêtes de fin d’année, l’application Scrivener est un des meilleurs choix pour un auteur. Faites-vous ce cadeau et écrivez !
Gaelle Kermen est écrivain diariste. Sociologue polyvalente, diplômée es Sciences Humaines et Sociales des Universités françaises de Paris : la Sorbonne et Paris-8 Vincennes (1964 à 74). Conseil en informatique et management du temps depuis 25 ans, experte du logiciel anglais Scrivener.
Gaelle Kermen a écrit les guides Scrivener plus simple pour Mac et Windows pour permettre aux auteurs francophones d’écrire et publier plus facilement avec le logiciel anglais Scrivener.
Chris Simon (auteur de Memorial Tour et Lacan et la boite de mouchoirs) : Les guides de Gaelle Kermen sont complets, faciles à utiliser et vous feront gagner des heures de recherches et d’essais !
Vous vous demandez peut-être si l’application Scrivener est utilisable sur l’iPhone, surtout sur un iPhone des premières générations avec un écran 4 pouces.
Je dis oui, c’est un outil utile avec l’application Scrivener. Et sans doute qu’avec un écran d’iPhone 6 ou 7, un iPad deviendrait superflu.
L’iPhone est facile à dégainer quand on a juste une idée à noter, mais qu’on ne veut surtout pas la perdre en passant à autre chose. ScrivenerApp s’ouvre très vite et le fait de ne voir qu’une page permet de se concentrer sur son sujet.
Dicter un texte avec l’iPhone est particulièrement rapide pour prendre une note ou préciser les idées que l’on a par exemple au réveil pour un nouveau chapitre ou les détails que l’on a oublié de noter la veille.
Dis Siri
Avant, il fallait sortir un calepin avec un crayon, puis il fallait s’installer devant un ordinateur pour reporter tout ça dans des fichiers exploitables. Même avec mon MacBook performant, il était quand même beaucoup plus compliqué et long d’ouvrir le logiciel que ce ne l’est de réveiller l’iPhone et de trouver une page sur Scrivener pour noter ce qui passe dans la tête immédiatement.
Il suffit d’appuyer sur le petit micro et parler tranquillement en précisant sa pensée.
Dans l’élaboration du guide Scrivener plus simple pour iPad et iPhone, j’ai gagné beaucoup de temps, d’énergie et de concentration mentale. L’iPhone, même avec un écran de 4 pouces, est parfaitement complémentaire d’un travail conséquent avec le logiciel Scrivener de bureau. Avoir son travail en cours avec soi partout change la donne.
J’ai aussi gagné une grande sérénité à partir du moment où j’ai réalisé que je pouvais effectivement prendre des notes en dictant. Il est très facile d’ouvrir une page dans le projet général sur l’iPhone et de préciser un détail qu’on avait oublié la veille par exemple.
Je n’imaginais pas combien j’allais utiliser l’iPhone. Je pensais que l’iPad était plus indispensable pour écrire confortablement en voyage ou déplacement. Je m’aperçois que l’iPhone, toujours à portée de main, qui tient dans le creux de la main, est un outil d’une extraordinaire puissance. Surtout avec la dictée. C’était plus difficile d’écrire avec un doigt ou deux. Je n’avais pas la dextérité de ma troisième fille dont l’iPhone est devenu un appendice corporel. Avec la dictée, c’est le relai immédiat de tout ce qui passe dans mon cerveau, qui se rapporte à mes sujets bien sûr.
Je vous souhaite d’en exploiter le potentiel selon vos propres paramètres.
Gaelle Kermen est écrivain diariste, conseil en informatique et management du temps depuis 25 ans, experte du logiciel anglais Scrivener. Sociologue polyvalente, diplômée es Sciences Humaines et Sociales des Universités françaises de Paris : la Sorbonne et Paris-8 Vincennes (1964 à 74)
Gaelle Kermen a écrit des guides Scrivener plus simple pour Mac et Windows, pour permettre aux auteurs francophones d’écrire et publier plus facilement avec le logiciel anglais Scrivener. Le troisième guide est Scrivener plus simple pour iPad et iPhone.
Chris Simon (auteur de Memorial Tour et Lacan et la boite de mouchoirs) :
« Nouveau Guide Scrivener pour ceux qui écrivent sur iPad et iPhone – Les guides de Gaelle Kermen sont complets, faciles à utiliser et vous feront gagner des heures de recherches et d’essais !«
Lorsque je découvrais l’application, je m’amusais à imaginer comment certains des écrivains qui avaient nourri ma vie l’auraient utilisée s’ils en avaient bénéficié.
Un matin d’août, je travaillais sous la pergola couverte des vrilles de la vigne et je pensais à Colette en voyant le soleil surgir derrière ma chaumière. Elle aurait adoré avoir comme moi un iPad dans les mains et l’application Scrivener pour écrire.
Quand j’écrivais dans mon lit, je pensais aussi à Colette, dans son radeau près du fanal bleu, mais aussi à Proust, dans sa chambre de liège, le cher homme aurait travaillé avec tellement plus de facilité ses immenses projets et ne serait peut-être pas mort d’épuisement à 53 ans seulement.
J’imaginais Walter Scott écrivant son Journal sur l’iPad au lieu de son écritoire.
J’imaginais Marguerite Yourcenar à la fin de sa vie lors de ses derniers voyages.
Je voyais Jack Kerouac on the road, Ernest Hemingway à Cuba, Leonard Cohen, à Hydra, Bob Dylan, dans un hôtel à Londres, devant un iPad, au lieu de leur machine à écrire bruyante et lourde.
Je pensais aussi à Steve Jobs qui aurait tellement aimé la simplicité de l’application, son univers d’« ordre et beauté, luxe calme et volupté ».
Et vous, comment imaginez-vous vos écrivains préférés avec ScrivenerApp ? Et comment imaginez-vous votre nouvelle vie d’auteur avec ScrivenerApp ?
Belles écritures,
Gaelle
Kerantorec, le 25 novembre 2016
P.S.1 Je sais, Steve Jobs n’est pas écrivain, il a quand même écrit une grande partie de notre histoire et il aurait aimé citer Baudelaire. Il nous permet d’écrire depuis trente ans dans d’excellentes conditions.
Gaelle Kermen est écrivain diariste, conseil en informatique et management du temps depuis 25 ans, experte du logiciel anglais Scrivener. Sociologue polyvalente, diplômée es Sciences Humaines et Sociales des Universités françaises de Paris : la Sorbonne et Paris-8 Vincennes (1964 à 74)
Gaelle Kermen a écrit des guides Scrivener plus simple pour Mac et Windows, pour permettre aux auteurs francophones d’écrire et publier plus facilement avec le logiciel anglais Scrivener. Le troisième guide est Scrivener plus simple pour iPad et iPhone.
Chris Simon (auteur de Memorial Tour et Lacan et la boite de mouchoirs) :
« Nouveau Guide Scrivener pour ceux qui écrivent sur iPad et iPhone – Les guides de Gaelle Kermen sont complets, faciles à utiliser et vous feront gagner des heures de recherches et d’essais !«
Écrire au lit (le passage du papier au numérique) article actualisé le 3 janvier 2017
Un article de Chris Simon repassé sur Twitter me fait me poser des questions sur ma propre pratique de l’écriture dans le lit, comme elle l’explique en donnant des exemples d’écrivains célèbres, dont Colette et Proust, les inspirateurs de ma jeunesse asthmatique et diariste.
Aussi loin que je me rappelle, je me revois écrire mon Journal dans mon lit. Sans doute parce que j’étais très malade et que les crises d’asthme nocturnes m’obligeaient à rester au lit dans la journée. Je lisais donc aussi dans mon lit et prenais des notes dans mes cahiers.
À la lecture de l’article de Chris Simon et des commentaires écrits à sa suite, dont celui de Charlie Bregman, qui écrit sur tablette, sur son canapé ou dans son lit, je réalise que j’ai continué à écrire dans mes cahiers même après être passée sur ordinateur Macintosh en décembre 1993. À l’époque, les ordinateurs de bureau étaient conséquents, bien que mon LC III avec son unité centrale de type » boîte à pizza » eût été un des plus petits du marché et le moniteur relativement peu encombrant.
Avant le Mac, j’écrivais sur une petite machine à écrire électrique, Underwood, que j’avais depuis les années 80. Je tapais mes mémoires pour la fac de Vincennes depuis 1969 sur une machine à écrire portable et j’avais déjà commencé la saisie des premiers cahiers par ce biais dès les années 70.
Je n’avais jamais eu l’idée d’écrire mon journal quotidien sur ce support, utilisé pour rendre des devoirs ou des articles quand mon professeur de Droit en Libertés Publiques de la fac de Vincennes, Maître Serge Fuster, dit Casamayor, m’a fait entrer à la revue Esprit en novembre 70 pour mon premier article sur le Festival de Wight 70, Rien que pour ça.
Mon Journal a subi des périodes de grande vacuité. Quand j’ai fait le récolement en 2009, j’ai constaté que ces périodes correspondaient à celles où je vivais en couple, quand mon écriture était moins libre de ses gestes. Comme ma vie d’ailleurs !
À quel moment ai-je changé de support d’écriture du journal ?
Dès 1995, je me suis abonnée à Compuserve et j’ai commencé à échanger des mails avec quelques correspondants encore rares. Les recherches sur le grand réseau qui commençait à s’étendre sur la planète ont remplacé la compulsion d’ouvrages nombreux.
Très vite, j’ai pris l’habitude de mémoriser sur écran, en commençant à écrire des pages de sites Web. Je me suis formée en 1996 en faisant venir des États-Unis le logiciel Adobe PageMill 1.0, puis la version 2.0, avec le logiciel de gestion de sites entier Adobe SiteMill.
Je n’ai pas tenu mon Journal pendant cette période, sans doute parce que je faisais part de mes conceptions, de mes soutiens ou de mes chocs sur mes sites internet, d’abord sur le club-internet dès que cela a été possible en France, fin 96, puis sur Wanadoo et Neuf, enfin sur free.fr.
C’est donc beaucoup plus tard, sept ans, que j’ai eu besoin de reprendre un cahier pour écrire mes pensées, pour reprendre rendez-vous avec moi-même, pour faire le point sur ma vie, souvent chaotique.
Une date mémorable, le 11 juillet 2005, le matin du jour de la naissance de mon premier petit-fils, comme si j’avais pressenti un changement de vie personnelle, alors qu’il ne devait naître qu’à la mi-août.
Le Journal a été timide au début. Je ne savais plus écrire sur papier au stylo. Mais j’éprouvais le besoin de garder en mémoire les actions que j’exerçais sur mon domaine, dont le jardin devenait un parc au fil des travaux que j’y faisais, stimulée par des amis qui m’apportaient de nombreux plants, fleurs, arbustes, arbres.
J’avais lu dans une revue de Jardinage héritée de mon jeune frère paysagiste, mort en 97, qu’une jardinière anglaise avait écrit un livre, dont j’avais mémorisé le titre : We Made A Garden. Depuis, j’ai lu son livre sur mon Kindle, il s’agissait de Margerie Fish dans son domaine d’East Lambrook Manor dans le Somerset anglais à partir de 1938, qui a lancé la mode du jardinage particulier, du Do It Yourself, comme nous le pratiquons désormais. J’ai eu envie de suivre son exemple sans l’avoir encore lue, tenir un Journal de jardin me semblait une nécessité pratique. Une amie m’avait offert Une année à la campagne de Sue Hubbel, qui m’a aussi bien inspirée. Je nous trouvais bien ridicules, mes amies et moi, avec nos petits travaux de jardinage par rapport à elle qui bûcheronnait dans sa montagne américaine sauvage des Monts Ozacks dans le Missouri, près de ses abeilles, avec son gros camion et sa grosse tronçonneuse thermique pour abattre des arbres. Grâce à elle, j’ai osé ensuite me mettre à abattre moi-même les arbres de Kerantorec et à gérer mon bois de chauffe. Mais dans des proportions plus raisonnables pour mes forces, une tronçonneuse électrique et des scies japonaises.
J’avais lu Colette bien sûr, dans ma jeunesse, Flore et Pomone en particulier, ses fabuleuses descriptions de plantes et jardins avaient été une inspiration constante, restée enfouie et ne demandant qu’à se réveiller au contact de ma réalité environnementale. Et Proust m’accompagnait depuis les années 60, chaque printemps revenait le souvenir des haies d’aubépines de Combray, premier signe de renouveau sur la campagne.
Dehors, je laissais le jardin me guider, m’inspirer, m’initier aux mystères de la nature. Dans mon cahier, je voulais être pratique, ne pas faire de littérature, ne pas prendre la pose, ne pas me regarder écrire. Mais très vite la littérature a repris ses droits, car elle reste ma meilleure référence, ma source inépuisable de connaissances. En écrivant, presque chaque jour, le style revenait, s’affinait, se précisait.
J’ai donc écrit dans mes cahiers au fil des travaux. Puis la vie aussi a repris ses droits, avec ses exigences, ses découvertes, ses enthousiasmes, parfois ses énervements ou ses rancœurs, vite cicatrisées grâce à l’analyse, au recul et à la relativisation que permet le Journal quotidien.
J’écrivais toujours dans mon lit, comme je lisais toujours dans mon lit, l’endroit où je peux être le plus confortablement installée en grande paresseuse qui sait économiser ses forces, sans doute parce que des années durant le moindre geste pouvait être source de souffrance et d’angoisse.
Alors, quand donc ai-je commencé à écrire sur un ordinateur portable ?
Il ne me serait pas venu à l’idée de me mettre au bureau devant le gros moniteur de mon deuxième Mac, un PowerPC 860, pour confier mes écrits personnels à un fichier. Pourtant j’écrivais facilement des pages Internet et jamais, au grand jamais, je n’ai connu l’angoisse de la page blanche. Depuis 96, quand j’avais un sujet à traiter, je me mettais devant le Mac, j’ouvrais Adobe PageMill et les idées venaient toutes seules pour travailler un sujet ou défendre une cause, car nous vivions alors l’Internet démocratique et citoyen, avant que les Marchands du Temple ne s’en emparent à l’aube du nouveau millénaire, en l’an 2000, où j’ai vu changer l’esprit des débuts et s’afficher sur nos écrans des publicités grossières.
L’outil crée la fonction
Je crois que c’est le MacBook qui a suscité l’envie de tenir mon Journal sur informatique. En août 2008, trois ans après avoir repris le journal en cahiers papier, je suis passée à l’écriture numérique. Et le Journal a pris une autre dimension.
Sans doute parce que tout de suite, comme Charlie Bregman le dit, j’ai pu écrire sur mon canapé d’abord, puis dans mon lit, sur un support que j’ai construit aux bonnes dimensions. Maintenant je suis bien installée, comme Colette au Palais Royal, sur mon radeau, avec parfois la chatte à côté de moi.
La vieille chatte m’a quittée le 4 mars 2016. Son esprit veille encore sur les lieux.
J’ai abandonné les cahiers papier après avoir trouvé le bon logiciel pour écrire sans souci sur le MacBook : MiLife pour Mac (il n’est plus supporté hélas, par son créateur).
Et ce fut un vrai drame quand j’ai perdu le MacBook lors d’un naufrage à la tisane le jour funeste du 2 mars 1911, la veille de mon anniversaire, horrible cadeau. Un drame castrateur, dont je ne me suis remise qu’en 2015, quand j’ai pu le désoxyder avec un kilo de riz.
Quatre ans de traversée de désert sans publication
J’ai essayé pendant quatre ans de remplacer le cher MacBook par des tablettes. Il m’a fallu en écumer sept, sans jamais parvenir à travailler normalement. Heureusement, oui, je pouvais y écrire mon Journal, sur l’application Write pour Android, avec un clavier bluetooth pour être plus confortable. Mais jamais je n’ai pu aller au-delà de la simple prise de notes, jamais je n’ai réussi à bloguer à partir de la tablette en cours, malgré mes nombreux, très nombreux, trop nombreux essais de mise en forme et publication. Jamais je n’étais satisfaite comme je l’avais été avec le MacBook. Une perte de temps abominable.
Sept tablettes Android ont tenté en vain de remplacer le travail sur MacBook ou sur iPad en quatre ans.
J’ai toujours craint de perdre mes fichiers, malgré les sauvegardes, malgré tous les tuyaux que, vieille routarde du Web, je connais bien, parce que je suis toujours prête à tester de meilleures solutions, pour être plus efficace. J’ai même racheté en urgence une nouvelle tablette Cube parce que j’avais perdu un pan de journal quand la première s’était arrêtée comme ça, sans prévenir, au bout d’un an. La deuxième était moins performante malgré ses specs (spécificités) bien plus avancées. Les tablettes, c’est beau, ça a de la gueule même parfois, mais c’est juste un décor, il n’y a rien de fiable à l’intérieur et je suis navrée qu’Android devienne un standard, c’est de l’argent gaspillé en pure perte.
J’y ai quand même corrigé quelques centaines de pages, les miennes et celles d’un auteur ami. Mais j’en suis restée là, je n’ai rien mis en forme, rien publié, pendant quatre ans. J’avais eu des PC entre les mains, prêtés par des ami(e)s, qui tentaient de m’aider à remplacer mon MacBook. Mais là encore, ça n’a rien à voir. Aucune ergonomie. Des hiérarchies lourdes, fastidieuses, il faut cliquer trois ou quatre fois, là où un clic de Mac suffit. Et trois clics de plus pour chaque manipulation au bout d’une journée, ça fait beaucoup de clics surnuméraires, épuisants, pour les doigts, les mains, les bras, de vrais freins à l’expression de la pensée. Bref, c’était démotivant.
L’eMac 2004 a permis la saisie confortable des 15 000 pages des cahiers entre 1960 et 2008.
Pendant cette traversée du désert, j’ai continué la saisie des cahiers sur l’eMac 2004, très confortable pour une frappe informatique aux kilomètres, 15 000 pages quand même. Mais je n’ai jamais eu l’idée d’y tenir mon Journal. Trop de distance entre le texte et mon cerveau. Le clavier de bureau met de la distance. La position assise droite et rigide met de la distance.
Or l’écriture doit jaillir de l’inconscient, comme le dit Chris Simon, et la position allongée est la plus adaptée pour laisser l’inconscient se révéler, selon les indications de Freud pour la cure analytique. Tenir son journal procède d’ailleurs pour moi de la cure analytique au quotidien. Cette cure a le mérite d’être gratuite, efficace et de ne déranger personne autour de soi…
Écrire au lit avec Scrivener sur un MacBook
Aussi quand j’ai retrouvé l’usage miraculeux du MacBook, j’ai immédiatement repris la position de l’écriture inconsciente, assise dans mon lit, les jambes allongées, le cerveau connecté au clavier et à l’écran, au plus près du texte.
Maintenant j’écris mon journal avec Scrivener et je gère tous mes projets d’écriture avec Scrivener.
Tenue du Journal sur la version Scrivener de bureau pour Mac
Depuis que j’ai retrouvé le bonheur d’écrire dans mon lit sur un Macbook en prenant d’abord des notes sur un iPad 1, j’ai repris confiance pour la publication de certains écrits, une confiance que j’avais perdue avec les PCs et les tablettes. Quand je vois tout ce que j’ai écrit et publié en quelques mois depuis mars 2015, je me dis que rien ne vaut d’écrire dans son lit, mais sur un MacBook avec Scrivener et un iPad avec Simplenote et SimpleMind+. Car l’iPad a remplacé aussi la tablette Android, pour de grands avantages, plus de stabilité, jamais de plantage, une bonne ergonomie, un clavier fluide et rapide, des recherches sur le Web sans attente…
Écrire au lit est toujours une promesse de bonheur avec soi-même
Écrire dans mon lit implique maintenant d’écrire sur un Macbook et un iPad. C’est comme être connectée directement à mon cerveau, il n’y a aucune distance entre la pensée et sa saisie. Et au moins, je n’ai plus besoin de recopier ce qui était avant écrit sur papier.
Écrire au lit est comme une respiration bienfaisante. Ce n’est jamais une fatigue ni une corvée, c’est plutôt une relaxation qui me donne le sentiment d’exister. Je me dis que j’ai au moins fait ça dans ma journée, tracer quelques lignes noires sur une page blanche…
Écrire au lit est toujours une promesse de bonheur, un petit moment passé avec moi-même, loin de l’agitation du monde, au plus profond de l’essentiel, à la recherche de la quintessence du sens de la vie.
***
Ferai-je un article de cette longue réflexion matinale induite par la relecture de l’article de Chris Simon, l’Américaine parisienne qui a écrit Lacan ou la boite de mouchoirs ?
Je crois, puisque je passe de Scrivener à WordPress en deux ou trois clics.
Et voilà !
Belles écritures !
Gaelle
Kerantorec, 14 avril 2016
Post-Scriptum du 3 janvier 2017
Depuis cet article, j’ai eu le bonheur de pouvoir acquérir de vrais outils de travail d’écritures quotidiennes, l’iPad mini 4 et l’iPhone 5c. Je continue donc plus que jamais à écrire dans mon lit, surtout en hiver. Le résultat est d’une grande efficacité.
Gaelle Kermen est l’auteur de Scrivener plus simple, le guide francophone pour Mac, 2016.
Une valeur sûre : depuis sa sortie, le guide est en tête des meilleures ventes dans les catégories Logiciels, Bureautique et publication, Informatique et Internet, sur Amazon comme sur Apple. Il remplit donc sa mission d’aide à l’écriture et à la publication pour les auteurs et les éditeurs francophones.
Au fil des années j’ai accumulé les livres, je les ai dévorés, relus, prêtés, perdus, retrouvés. Je ne saurais pas me passer de la lecture, j’en ai autant besoin que de l’écriture au quotidien. En septembre 2010, j’ai changé ma façon de lire, je suis passée à la lecture exclusivement numérique. Et je ne reviendrai pas au papier. Voici un aperçu de ce que j’ai pu lire en cinq ans de lecture numérique, plus de 500 livrels, un voyage littéraire dans les deux derniers siècles.
Carte SimpleMind du plan de l’article sur 5 ans de lectures numériques #2
Lecture en français
En découvrant le Kindle, j’ai exploité les ressources du Domaine Public, plus accessibles en numérique qu’en papier.
Comme Alexandre Dumas était un des deux auteurs français (l’autre étant Jules Verne) présentés sur mon Kindle 3, j’ai commencé par le lire dans la version Amazon. Je l’ai dévoré plutôt, car à peine avais-je fini La Reine Margot, le premier lu, que j’avais envie d’attaquer un autre livrel du cher Alexandre. C’est l’effet Kindle : une certaine compulsivité de lecture. Alors, j’ai dévoré tout ce que j’ai pu trouver comme romans historiques, me donnant une idée plus vivante des Rois de France et de notre Histoire européenne que les études historiques plus sérieuses sur les ancêtres d’une jeune amie aristocrate dont j’avais fait l’arbre généalogique (Généalogie Charette-Bourbon) en 2006.
Dans la foulée, j’ai attaqué tout Michel Zevaco, dans le style des romans populaires d’Alexandre Dumas, un journaliste anarchiste dont les premiers romans ont été publiés en feuilleton dans le journal de Jean Jaurès, et qui a revu certains épisodes historiques avec truculence. D’ailleurs je préfère son personnage de Pardaillan à celui de D’Artagnan. Làencore j’ai lu tout ce que je trouvais de lui, un vrai régal.
Puis, restant dans la littérature populaire, que j’avais ignorée tout au long de ma vie de grande lectrice, j’ai attaqué Eugène Sue, Les Mystères du Peuple, des ouvrages de longue haleine, qui occupent bien les jours pluvieux d’hiver.
J’ai relu toute la Comtesse de Ségur, le premier auteur que j’avais lue dès que j’avais su lire, vers cinq ans, dans la bibliothèque rose de ma grande sœur, avant d’attaquer la bibliothèque verte de mon grand-frère avec Jack London et Joseph Kessel un peu plus tard. La comtesse m’a fait régresser avec délice dans un monde où les serviteurs employaient parfaitement les subjonctifs imparfaits.
J’ai aussi lu presque tout Stendhal et Sand, écrivains ennuyeux. J’ai vécu ça comme un pensum à chaque fois.
Pour me remettre, je me suis offert les œuvres complètes de Marcel Proust, le genre de choses que je ne peux pas imaginer en version papier Pléiade, hors de ma bourse, et j’aime toujours me replonger dans quelques morceaux aimés à jamais, que la table des matières numériques me permet de trouver quand j’en ai besoin.
La littérature traditionnelle contemporaine
Avant de mourir, j’ai tant de trous à combler dans ma culture littéraire que je ne suis pas tentée par ce qui sort. Pour moi la littérature n’est pas un bien de consommation, avec une date limite de péremption, qu’on jette après usage. Les livres sont des monuments, des œuvres d’art, dont le temps conserve les meilleurs, qui ne sont pas forcément dans l’air du temps. Je ne m’intéresse donc pas aux rentrées littéraires, ni aux Prix, ni aux Best-Sellers, ni aux Tops 10 ou 100. Dans le numérique, j’apprécie de pouvoir trouver des ouvrages relatifs à mes sujets de recherche ou d’intérêt, même quand on ne parle plus d’eux.
Je ne sais donc pas grand chose des auteurs « à la mode », je vois passer quelques infos sur les réseaux sociaux, c’est tout. J’ai juste lu Le Goncourt piraté de Michel Houellebecq, La Carte et le Territoire, que j’ai trouvé encore plus ennuyeux que Sand ou Stendhal, c’est peu dire ! On ne m’y reprendra plus. Pas de temps à perdre.
La jeune Charline Schierer avait publié un premier roman fantastique écrit à 16 ans, L’appel du Shatral, en février 2012. Elle vient d’en publier un deuxième, pas encore lu, mais que je le lirai. Le premier était prometteur.
Cercle de sagesse, Adam Molariss, un sage parle de la place Jmaa el Fna de Marrachech, 2013
Je suis une fidèle des gros pavés thriller deJacques Vandroux, ses thèmes celtiques et culturels ont tout pour me plaire. Il faut juste prévoir une journée entière de récupération des forces devant soi, car une fois qu’on commence le livrel, on a envie d’aller au bout !
Écran tablette Cube Pierres couchées de Jacques Vandroux
Dans les auteurs francophones indépendants, j’ai aussi découvert Florian Rochat, un ancien journaliste suisse, qui a écrit un très beau livrel : La Légende de Little Eagle, l’héroïque histoired’un pilote de guerre américain de 18 ans. Cette histoire m’a sensibilisée aux sacrifices de certains pilotes anglais ou américains pendant la guerre de 39-45, comme il y en eut sur ma propre commune.
Le livre a eu aussi des suites historiques réelles, que Florian Rochat raconte dans son dernier billet de blog, merveille de l’écriture qui relie les générations au-delà du temps.
Culture anglo-saxonne
Au début de ma lecture numérique sur Kindle, j’ai d’abord dévoré les écrivains classiques français ou francophones que j’avais délaissés au cours de mes vagabondages de jeunesse, quand la littérature anglo-saxonne des années 50 me formait plus que celle de ma propre culture française, comme Jack Kerouac, Henry Miller, Anaïs Nin, Lawrence Durrell ou Malcolm Lowry.
Depuis vingt ans que je suis sur Internet, la facilité de lecture sur le support numérique me permet de lire en anglais ou en américain tous les jours. J’ai rarement l’occasion de pratiquer mon anglais à l’oral, mais je peux lire des articles ou des livrels dans cette langue que j’ai eu la chance d’apprendre en Angleterre même, avant de l’apprendre au lycée de Lorient en seconde langue en Quatrième (à mon époque on était au lycée dès la classe de Sixième).
Lectures en anglais
Je me suis longuement plongée dans l’œuvre de John Galsworthy, un peu le Marcel Proust anglais, qui eut le Prix Nobel de Littérature en 1932. J’ai lu en version originale des livres dont j’avais étudié des extraits au lycée Hélène Boucher en arrivant à Paris l’année scolaire 1960-61, Forsyte Saga. La BBC en avait tiré une très célèbre série télévisée diffusée en 1967 en Angleterre, diffusée par l’ORTF sur la 1ere chaîne française en octobre 1970.
Puis, j’ai lu presque tout R.L. Stevenson, reprenant avec délices en anglais des livres lus autrefois en français, comme Voyage autour des Cévennes avec un âne, ou L’île au Trésor. J’ai particulièrement apprécié Kidnapped.
Et comme Stevenson faisait référence à son compatriote Walter Scott, j’ai lu aussi presque tout Walter Scott, commençant d’abord par la traduction faite par Alexandre Dumas de son Ivanhoé, dont je regardais à 12 ans les épisodes à la télévision anglaise avec Roger Moore.
J’ai continué à lire en anglais tout ce que je trouvais, essayant de lire par ordre chronologique les œuvres de Sir Walter Scott, baronet de Abbotsford. J’ai passé un hiver avec son Journal, une merveille pour comprendre la genèse de l’œuvre d’un grand écrivain. J’ai fini par acheter ses œuvres complètes.
Walter Scott m’a donné envie de relire Jane Austen, qui elle-même m’a donné envie de me plonger dansla lecture de Ann Radcliffe, aux romans effrayants, la première romancière gothique, qui eut beaucoup d’influence sur la littérature de l’époque, puis sur le cinéma fantastique. Une féministe aussi, pas assez connue.
Complete Works of Ann Radcliffe, Delphi Classics
J’ai relu certains romans des sœurs Brontë et tous ceux que je n’avais pas lus dans ma jeunesse, avec souvent de bonnes surprises en découvrant ce qui est moins connu, comme les trois romans de la troisième sœur qui a publié sous le nom de plume de Anne Brontë, dont The Tenant of Widldfell Hall. J’ai lu aussi une biographie passionnante de leur frère Branwell Brontë. Le destin tragique de cette famille m’a accompagnée plusieurs mois. J’avais acheté la version complète et je lisais tout dans l’ordre. Ce fut un hiver très riche.
Complete Works by The Brontes, Delphi Classic
Désirant lire des livres plus contemporains, j’ai lu une grande partie de Virginia Woolf. Mais par l’hommage qu’elle rendait à sa grand sœur féministe George Eliot, elle m’a donné envie de me plonger dans l’œuvre complète de celle-ci, qui m’a beaucoup plus passionnée que notre George Sand, dont la vie est un chef-d’oeuvre en soi, qu’elle n’a jamais su rendre par sa littérature. Toutes deux avaient choisi un prénom masculin pour être éditées dans un monde sexiste.
Complete Works by George Eliot
Puis ma condition d’auteur Smashwords m’a fait bénéficier d’un abonnement ‘un an sur Scribd, la bibliothèque américaine numérique. Et pendant un an j’ai dû lire sur tablette, car l’application Scribd ne passait pas sur mon vieux Kindle 3.
Lecture en américain sur Scribd
J’ai relu en version originale tous les livres de Tony Hillerman, aux polars ethnologiques dans les réserves indiennes du côté d’Albuquerque au Nouveau-Mexique, que je lisais au fur et à mesure de leur parution en français en les empruntant à la bibliothèque de mon bourg. J’ai retrouvé l’esprit navajo de « marcher dans la beauté », de rendre grâces le matin au soleil levant, toutes choses que j’aime à pratiquer dans ma propre vie, avec mes critères personnels de travail sur mon paysage breton, qui animent mes cahiers de chantier, cahier autant pratiques que littéraires.
Après, pour rester dans la littérature féministe, j’ai relu Marylin French célèbre dans les années 70, dont j’ai relu en version originale certains ouvrages qui avaient fait sa réputation. Mais elle m’a presque autant ennuyée que George Sand.
Alors, j’ai découvert le livre de Walter Isaacson : Steve Jobs et je me suis laissée emporter par sa vie passionnante, qui, comme celles de tous les grands hommes, dépassent tous les romans qu’on pourrait en faire. J’ai lu tout sur Steve Jobs, en reconnaissant que rien n’égalait la bio d’Isaacson.
Puis j’ai lu tout ce que je trouvais sur Mark Zuckerberg, en commençant par The Facebook Effect, de David Kirkpatrick. Et quand on me parle du film sorti sur son histoire, je ne vois aucun rapport avec ce que j’ai lu sur lui, écrit par des gens qui l’ont fréquenté depuis sa jeunesse. Je préfère la version de la réalité à celle de la fiction. Respect ! On peut suivre Zuck sur son compte Facebook.
Bilan de 5 ans de lecture numérique
La lecture traditionnelle sur les livres papier que j’ai pratiquée pendant près de 65 ans m’avait comblée et rien ne me semblait aussi beau qu’une bibliothèque chargée de livres.
J’ai changé de conception de lecture en recevant le Kindle3 il y a cinq ans, je lis encore plus qu’avant, et j’ai amélioré ma mémorisation, je me sens plus riche en ressources intérieures.
Mais j’ai aussi changé ma conception de l’habitat pour un désencombrement général.
Désormais, je rêve d’une maison plus petite, plus aérée, sans papiers envahissants, sans accumulation d’objets prenant la poussière. Les murs ne seraient plus chargés de livres comme ils le sont encore chez moi, remparts de sécurité contre la vacuité et la peur de la mort.
Je rêve que les murs laissent place à plus de tableaux, œuvres uniques gardant la vibration des artistes qui les ont conçues au delà du temps.
Je rêve d’un mobilier simple et beau, sobre et noble, comme les meubles Knoll de ma jeunesse parisienne des années 60-70, une table et des chaises Saarinen, dont les lignes m’émeuvent toujours, et sur un guéridon assorti, je vois un Kindle, un iPad, un MacBook.
C’est tout. C’est tant.
Ceci sera, j’espère, une autre histoire, que je pourrai raconter dans mes cahiers de chantier et sur le blog de mes travaux d’Hercule, Kerantorec.
Bonnes lectures à vous, qui m’avait suivie jusqu’ici dans ce voyage littéraire à travers le temps, ce qui prouve que vous êtes vous-mêmes de grands lecteurs ou de grandes lectrices. Bien à vous !
Carte SimpleMind plan du billet #1 5 ans de Kindle
La lecture est le plus grand loisir de ma vie, celui qui me détend après mes gros chantiers, intellectuels ou physiques, celui qui m’apprend le monde, me cultive, me fait rêver et voyager, me nourrit et me comble depuis mes toutes jeunes années. Au fil des années j’ai accumulé les livres, je les ai dévorés, relus, prêtés, perdus, retrouvés. Je ne saurais pas me passer de la lecture et longtemps j’ai pensé ne pas pouvoir me passer des livres, en tant qu’objets. Pourtant en septembre 2010, j’ai changé ma façon de lire, je suis passée à la lecture exclusivement numérique. Et je ne reviendrai pas au papier. Si vous hésitez encore à franchir le pas, mon expérience peut vous guider dans vos choix de supports de lecture numérique.
Je lis tous les jours, plusieurs heures par jour en hiver, en été au moins un quart d’heure ou une demi-heure avant de m’endormir, moment sacré entre les deux mondes de la vie et des songes.
Ma bibliothèque personnelle est assez conséquente, elle recèle plus de trois mille ouvrages. Elle a été importante tout au long de ma vie et je n’imaginais pas me passer de livres.
Sauf depuis cinq ans ! Cinq ans qui ont changé les habitudes que j’avais depuis cinquante ans, souris papivore que j’étais jusque là.
La date du changement est le 16 septembre 2010 et c’était à Toulouse, avant le Festival numérique de la Novela 2010 (album Flickr).
Ce jour-là j’ai reçu mon Kindle 3, précommandé sur le site d’Amazon, à l’époque uniquement U.S, depuis le 23 août. J’en ai testé la première citation le 23 septembre, dans le message adressé par le créateur d’Amazon, Jeff Bezos.
Welcome gaelle
– Highlight Loc. 9-15 | Added on Thursday, September 23, 2010, 10:50 PM
Our top design objective was for Kindle to disappear in your hands – to get out of the way – so you can enjoy your reading. We hope you’ll quickly forget you’re reading on an advanced wireless device and instead be transported into that mental realm readers love, where the outside world dissolves, leaving only the author’s stories, words, and ideas. Thank you and happy reading!
Sincerely,
Jeff Bezos
Founder and CEO Amazon.com
La réception du Kindle a changé ma vie. La mutation d’un monde en papier à un monde numérique s’est faite en un quart d’heure pour la prise en main de l’appareil et en quelques jours pour abandonner le papier, le temps de finir un gros pavé de Ken Follet que ma fille m’avait prêté (Les piliers de la terre). Depuis ce jour, j’ai laissé les auteurs s’adresser directement à mon cerveau, à mon cœur, à mon âme, en oubliant le support pour ne garder que le texte et ses messages.
J’ai apprécié tout de suite :
– Sa facilité d’emploi, je pouvais l’avoir dans la poche de mon manteau de voyage, ou dans une pochette en bandoulière à sa taille avec mes papiers et mon petit appareil photo, numérique lui aussi.
– Le confort de l’écran E-Ink, lisible même en plein soleil et c’est bien agréable en été de pouvoir lire au soleil. Aucun autre écran ne permet cette lecture. On peut lire des heures sans fatigue visuelle.
– Sa solidité : j’ai raconté à l’époque les mésaventures subies par mon Kindle, j’avais marché sur lui une nuit, plus tard il avait reçu du café à Paris. Malgré tout ça, cinq ans après il marche toujours !
– La gestion d’Amazon : j’ai apprécié l’aisance avec laquelle je pouvais télécharger des ebooks de mon compte en 30 secondes, pas une de plus. Comme je fouillais surtout le Domaine public, Amazon me proposait le même type d’achat, gratuits la plupart du temps.
– Send to Kindle : une extension de navigateur permet d’envoyer sur la liseuse tous les documents qu’on a besoin de lire, que ce soit un article de blog trouvé sur le net ou un document personnel.
– L’envoi par email : Amazon fournit un email special pour l’envoi de documents sur la liseuse, une fonction très pratique pour relire ses manuscrits, les afficher sur l’écran du Kindle permet de voir tout de suite lesfautes et de les souligner, pour une correction ultérieure dans le support d’origine (Word, Pages, Scrivener, etc.).
Contrairement à ce qui s’est souvent dit, Amazon n’emprisonne pas ses clients et il est très facile de copier les livres trouvés sur d’autres plateformes au format .mobi pour les mettre dans le dossier Documents de la liseuse qui s’affiche sur l’écran dès qu’on connecte le Kindle à l’ordinateur. J’ai donc trouvé beaucoup de mes bonheurs en littérature francophone sur :
–Ebooks gratuits : livres francophones du domaine public, des bénévoles y font un travail remarquable, leurs corrections sont impeccables, et ils pourraient donner des leçons à bien des professionnels.
– BNR la Bibliothèque Numérique Romande : on y trouve Jean-Jacques Rousseau, par exemple. – Feedbooks : livres francophones du domaine public, et autres catégories, payantes. – Gallica: pour les PDF, car les textes en .epub ne sont pas corrigés par un œil humain après le scan et on n’a pas toujours le temps de le faire soi-même.
J’ai donc changé avec le Kindle toutes mes habitudes de Grande Lectrice devant l’Éternel.
Abandon quasi immédiat du livre papier En 5 ans, je n’ai pas dû lire plus de dix livres sur papier – des relectures de ma bibliothèque lors de la correction de mes 50 ans d’écriture sur cahiers – ou parce que j’avais prêté mon Kindle à un jeune ami opéré pendant sa convalescence.
Abandon du besoin d’aller chercher des livres à la bibliothèque Désormais je trouvais tout sur Internet qui depuis quinze ans déjà (l’été 1995) était ma principale source de richesses et d’information.
Abandon du plaisir d’aller parfois dans des librairies chercher de quoi combler mon besoin de connaissance J’avais déjà perdu cette habitude que mon petit budget ne me permettait plus d’assouvir, j’avais la chance d’avoir des amis voisins aux bibliothèques bien fournies et nous échangions nos livres avec passion. Désormais je pouvais tout trouver tout de suite, sans attendre, sans me déplacer, sans bouger de mon ermitage choisi.
Abandon des livres des éditions traditionnelles En me connectant sur l’Internet dès la mi-1995, j’avais délibérément décidé de changer de monde et d’aider à le changer aussi. Depuis vingt ans, le monde numérique me convient, je m’y sens mieux que dans l’ancien. J’y reste. Je me fie plus aux billets de blogueurs passionnés comme moi, ou à d’autres auteurs francophones, qu’aux articles de critiques, journalistes, ou animateurs télé, puisque je ne regarde plus la télé non plus. C’est peut-être une forme d’autisme social, mais j’y trouve ma sérénité et préserve ma créativité.
Le prochain billet de 5 ans de lecture numérique détaillera les lectures que j’ai faites sur les différents supports.
Comparaison entre les supports de lecture numérique
Tablettes
En tant qu’auteur Smashwords, j’ai bénéficié d’un Abonnement gratuit d’un an à Scribd, bibliothèque numérique américaine, qui m’a un peu obligée à lire sur les tablettes, l’application n’existant pas pour le Kindle3 (mais est valable pour le Kindle Fire).
J’ai fait l’essai de diverses Apps Android, peu convaincantes. Aucune ne m’a satisfaite comme le Kindle ou l’iPad.
J’ai éprouvé une grande fatigue des yeux.
Les batteries ne tiennent jamais longtemps sur les tablettes, alors que le Kindle reste chargé des semaines et l’iPad des jours.
Le seul point positif que j’ai apprécié dans les tablettes, c’est que les couvertures sont plus attrayantes en couleurs que sur le Kindle en noir et blanc, disons même gris. On en voit un exemple avec la couverture du livrel de Jacques Vandroux, Les Pierres Couchées, sur Kindle et tablette. Les tablettes sont donc pratiques pour voir le catalogue de la bibliothèque, moins agréables pour lire les livrels.
Ecran Kindle de Pierres couchées de Jacques Vandroux
Ecran tablette Cube Pierres couchées de Jacques Vandroux
J’ai quand même dû lire 100 livres en trois ans sur mes tablettes, la plupart l’année de l’abonnement Scribd.
Sur Kindle j’ai lu 400 livres, la plupart énormes, en quatre ans, sans fatigue, ni des yeux, ni des bras. Car lire des gros livres m’étaient devenu très pénible en vieillissant (bientôt 70 ans quand même !).
L’iPad1 que j’ai reçu d’une amie début juillet 2015 est le plus récent support numérique que j’ai testé.
La bibliothèque de l’iPad (je cherche des livres de jeunesse pour mes petits-fils)
Son étagère de bibliothèque en faux bois est vraiment moche et ne cadre pas avec le style Apple. C’est sans doute pour garder les habitudes visuelles de lecture sur papier, ce dont je ne me soucie plus guère depuis cinq ans que j’ai abandonné la lecture sur papier.
Confort, réactivité, écran :
L’iPad présente un certain confort par la réactivité des pages et son écran est plus agréable que tous ceux que j’ai eus sous les yeux en trois ans de tablettes Android (six tablettes en trois ans, à éviter !). Il est le meilleur pour voir les illustrations des ouvrages illustrées. Je n’ai pas essayé les bandes dessinées, ni les mangas, mais j’imagine que ce doit être parfait.
Traduction, recherches, citations :
L’iPad est aussi le plus pratique pour traduire (il suffit de mettre le pointeur devant le mot), souligner, rechercher sur le Web ou sur Wikipedia, ou extraire des citations. J’y ai lu six ebooks en trois mois, ce qui est une bonne moyenne d’été.
Pourtant, pour lire, ne faire que lire, et partager des citations, le Kindle reste mon favori, même dans sa version 3, avecson clavier archaïque d’avant le Minitel.
Confort Le Kindle reste le plus confortable pour les yeux, et je sais de quoi je parle, il m’arrive de lire entre trois et six heures par jour en hiver.
Traduction, recherches, citations, partage Le Kindle reste facile pour traduire, il faut un peu plus de manips que sur l’iPad, mais ça marche très bien, et ce doit être parfait avec les nouveaux Kindle tactiles. Il est parfait aussi pour souligner, copier des citations, les partager sur Facebook et Twitter. Au bout de cinq ans je l’utilise toujours.
Le Kindle actuel vaut moins de 70 euros. C’est beaucoup moins cher que celui que j’ai payé 150 euros il y a cinq ans. Certaines fonctions de recherche ont dû être améliorées depuis cet ancêtre.
Amazon vient de sortir une nouvelle tablette à moins de 60 €. J’ai eu en main la tablette Kindle Fire de mon petit-fils, c’est un meilleur outil que toutes les tablettes Android que j’ai eues en main. L’écran est beau, la manipulation est agréable, la batterie tient bien, l’outil est solide et il marche bien.
Cette nouvelle tablette peut réunir l’avantage de gestion du compte par Amazon et celui du partage des lectures. Si je n’étais déjà bien équipée avec mes Kindle et iPad de 2010, géniales antiquités, ce serait mon choix.
***
Bilan de cinq ans
Moins de lectures disparates, soumises aux modes, ou aux parutions.
Plus de lectures suivies, approfondies, comme si je comblais en fin de vie les lacunes culturelles de ma jeunesse.
De grande lectrice sur papier, je suis devenue lectrice compulsive, boulimique, commençant un nouveau livrel dès que j’en ai fini un, cherchant à lire les œuvres par chronologie d’écriture, pour mieux comprendre l’évolution de l’écrivain, la genèse de son œuvre.
Inconvénient Je ne tiens plus une bibliographie à jour par année sur une base de données et je ne fais plus de fiches de lecture comme j’en publiais autrefois sur mon site internet quand des livres me marquaient particulièrement.
Avantage Je prends plus de notes de lectures dans mon Journal de Vie, que je pense publier un jour. Et je suis persuadée que cette méthode me permet de mieux mémoriser les ouvrages lus, puisque je m’en souviens des années après, quand certaines de mes contemporaines ont tout oublié au bout de quelques jours ce qu’elles ont lu sur papier.
En attendant la publication de mes derniers cahiers, car j’ai le projet de les publier dans leur ordre chronologique, je prévois de publier quelques fiches sur mon blog d’auteur. Certaines lectures marquent les prises de conscience importantes et induisent certains tournants de vie. Il est bon de les partager, c’est ainsi qu’on s’informe et progresse. À bientôt !
4 ans sans MacBook c’est trop dur, mais j’ai sauvé le mien avec 1 kilo de riz
Ces dernières années, mes blogs ont été bien négligés. Le naufrage de mon MacBook en mars 2011 avait stoppé toutes mes velléités d’écriture de blog ou de publication de photos. Je n’ai quasiment rien écrit ni publié pendant quatre ans. J’en ai profité pour faire d’autres choses, comme saisir 15.000 pages de Journal et de Chantier sur un eMac de 2004. Ou abattre 210 arbres à la tronçonneuse. Ou faire tous les meubles dont j’avais besoin pour être confortablement installée pour écrire. Mais ça m’a manqué de ne pouvoir bloguer quand j’en avais besoin, ni de publier aisément les photos que je continuais à prendre.
1 an d’essais de Windows
J’ai bien essayé d’autres solutions proposées par des amis sincèrement désireux de m’aider, en me prêtant, l’une un NoteBook Sony, l’autre un PC portable HP. Hélas ! trois fois hélas ! Windows n’a pas l’ergonomie de Mac OS X, j’y ai perdu mon temps et mon inspiration s’est tarie. Des essais, mais rien de concret.
3 ans d’usages d’Android
Puis j’ai passé trois ans sur des tablettes Android et là j’ai perdu de l’argent, de l’énergie et encore beaucoup de temps.
Android, c’est bien au début, c’est tout beau, tout neuf. Ça fait même semblant d’être comme Apple.
On ajoute les applications dont on a besoin et là ça commence à coincer. Très vite on a des écrans noirs nous avisant que l’application en question ne veut pas s’ouvrir, juste quand on voulait l’utiliser.
Si on met une application de nettoyage pour optimiser la batterie, on risque de devenir cardiaque par les messages de mauvaise santé affichés sur l’écran dès le réveil, alors qu’on n’a encore rien fait avec la machine. Et on devient parano avec des messages de vol de mémoire. Et on piaffe pendant les mises à jour quotidiennes avant de commencer quoi que ce soit.
Alors on est obligé de désinstaller les applications dont on a vraiment besoin (Facebook, ou un dictionnaire Latin que j’étais si contente de mettre sur mes tablettes) et on finit par se demander à quoi ça sert.
Je n’ai jamais tant juré de ma vie, tant ça marche mal. Une vraie charretière.
Pour que Android marche correctement, il faudrait changer de tablette ou de smartphone tous les six mois ou tous les ans, ce qui devient très onéreux.
Je trouve dommage qu’Android soit devenu un standard et que tant de gens pensent faire une bonne affaire en achetant moins cher une tablette ou un smartphone Android qu’un produit Apple. C’est deux fois moins cher, peut-être, mais ça marche dix fois moins bien et moins longtemps, ça c’est sûr.
Pour avoir pratiqué d’autres systèmes pendant quatre ans, je sais maintenant que rien ne remplace un MacOs ou un iOS.
Sauvetage du MacBook par un simple sac de riz d’un kilo
Heureusement pour ma créativité, j’ai récupéré mon MacBook. En l’enfermant pendant quatre jours dans un grand sac plastique avec un kilo de riz dans une pièce bien sèche, ma chambre, il est ressuscité de son oxydation, alors que les experts qui l’avaient vu à l’époque du naufrage avaient diagnostiqué une carte mère grillée, que mon modeste budget n’avait jamais permis de remplacer, les assurances ayant trouvé une clause d’exclusion pour ne pas prendre l’accident en charge.
J’ai eu l’idée du sac de riz en regardant un épisode de Meurtres au Paradis où le premier inspecteur anglais préconisait de mettre un portable tombé dans l’eau de mer dans du riz, sans l’allumer, et ça marchait. Moi, j’avais tenté d’allumer le MacBook. J’ai essayé quand même, je n’avais rien à perdre, le MacBook était inerte depuis quatre ans. Ça a marché. Je n’oublierai jamais le bonheur d’entendre le bruit du MacBook qui se réveille de son long sommeil.
J’ai récupéré mon MacBook en bonne forme, sa batterie reste chargée comme autrefois, j’ai retrouvé mes petits là où je les avais laissés.
Il a juste perdu la lettre t en cours de route, t sans doute parce qu’il avait été noyé par une tisane, comme me l’a suggéré Frédéric Daubagna de l’agence Aestetype de Toulouse, dont je conte la visite sur mon blog de voyage.
— Il manque un t parce qu’une tisane l’a noyé, dit Frédéric.
— Avec un café, il manquerait un c, dit Jacques.
— Et avec du whisky il manquerait un w, ajoutai-je.
Alors, j’ai offert un petit clavier acheté chez Pearl, comme celui que j’avais pour écrire plus vite sur mes tablettes Android. Je le pose sur le clavier du MacBook et je travaille aussi bien qu’avant son naufrage, car même âgé de sept ans, mon MacBook marche mieux que ma dernière tablette de six mois seulement.
Toujours est-il que depuis le 18 mars, date historique de mes retrouvailles avec mon cher MacBook, j’ai pu aussi récupérer mes photos (je n’avais plus de système me permettant d’ouvrir iPhoto 09′) quelque chose comme 25.000, plus celles que j’avais prises en quatre ans, stockées sur mes tablettes. Elles s’affichent en un clic, alors que j’attendais des minutes pour moins de 2000 sur les tablettes. Je les ai classées et sauvegardées, sur Google Photos pour partager les albums privés et sur Flickr pro pour les albums publics pour illustrer mes blogs.
J’ai aussi un iPad depuis juillet, donné par une amie, qui, m’entendant râler une fois de plus contre les tablettes Android qui ne marchaient jamais, a pensé que je ferai meilleur usage qu’elle de son iPad. C’est vrai. C’est mon meilleur ami d’écriture de notes de départ. C’est le premier iPad, l’historique, celui qui a bouleversé le paysage des tablettes. Mais même obsolète avec son système iOs 5.1.1, mon vieil iPad one marche mieux que toutes les tablettes que j’ai eues entre les mains en trois ans.
Au mois d’août 2015, j’ai repris l’écriture de blogs et la publication des albums photos. J’ai publié quelques articles sur mon blog de voyages : hentadou.
L’inspiration est revenue avec l’iPad pour la prise de notes sur Simplenote pour mon Journal et sur SimpleMind+ pour construire les articles. Tout s’exporte vers le MacBook pour la mise en forme des articles, ou des cahiers que je suis en train de travailler, sur Scrivener. Je n’ai plus à me soucier de technique, tout roule, tout marche, tout fonctionne. Je peux avoir tous les programmes dont j’ai besoin ouverts en même temps. Rien ne me ralentit. Je n’ai plus qu’à écrire, à reprendre des notes restées en brouillon, des projets restés en instance, quand tout était si compliqué que les bras m’en tombaient, que le désespoir me guettait, que la dépression m’accablait.
Maintenant je peux aller au bout de mes rêves, juste portée par de bons outils, dans l’harmonie retrouvée.
Je vous dis donc à bientôt pour de nouvelles lectures. Bel équinoxe d’automne 2015 !
Gaelle
23 septembre 2015 Kerantorec
Extrait du Journal de vie 2015 Sauvetage du MacBook apres 4 ans d’inaction
Mercredi 18 mars 2015 21:19
Un miracle a eu lieu aujourd’hui, 18 mars, entre la Saint Patrick hier et la Saint Joseph demain. Le MacBook est revenu à la vie. Incroyable, mais vrai ! Après quatre jours de repos dans un sac en compagnie d’un kilo de riz Basmati, j’ai rechargé la bête ce matin. Cet après-midi, après ma sieste, j’ai tenté de la démarrer. Et j’ai entendu le doux bruit de rallumage du MacBook, pas entendu depuis le 2 mars 2011 de sinistre mémoire. Je croyais au miracle et le miracle est arrivé. J’ai vu l’écran s’allumer, restant blanc d’abord, puis un dossier s’afficher avec un point d’interrogation, il cherchait un système d’exploitation et ne le trouvait pas, j’avais dû mal remettre le disque dur d’origine dans le boitier. Alors j’ai branché l’ancien disque dur sur un port USB. J’ai vu une pomme, puis un écran bleu, un peu trop longtemps à mon goût, l’adrénaline montait, car je ne savais pas si l’ordinateur allait remarcher, mais en définitive j’ai attendu moins longtemps que chaque fois que j’allume la tablette, surtout quand je dois la redémarrer parce que l’écran reste noir. Et j’ai retrouvé mon environnement d’autrefois, le tableau de Samson, Carribean Moonen fond d’écran et tous les dossiers tels que je les avais laissés. Enfin, je vais pouvoir reprendre mon vrai travail d’écriture. Ouf !
Depuis mars 2011, je n’ai plus de MacBook, je n’interviens donc plus dans la blogosphère ni sur les réseaux sociaux. Je pensais survivre difficilement à une telle perte, car j’ai le cerveau à fleur de clavier.
J’ai survécu à ce drame.
Certes j’avais la lecture sur Kindle en compensation et j’ai dévoré 250 livres électroniques en 13 mois, mais le Kindle n’est pas une tablette permettant de taper du texte et bloguer tranquillement. C’est un outil de lecture qui nourrit mon cerveau avec allégresse, mais ne remplace pas un MacBook.
J’ai quand même fait beaucoup de choses, que je n’eusse sans doute pas pris le temps de faire aussi intensément si j’avais eu le MacBook : comme ranger ma chaumière de fond en comble, retrouver quelques trésors, réaménager mon bureau, construire quelques meubles, refaire ma chambre, un coin cuisine et la salle de bains. J’ai pris des notes dans mon cahier de chantier afin de les publier, un jour, quand je serai dans la période « cahier de chantier à publier ».
J’ai quand même à la maison un bel eMac vintage qui me permet de tenir mon journal, car sans cette respiration naturelle de l’écriture quotidienne, là vraiment je meurs…
autoportrait flou en soie féraud 70
J’ai donc continué à saisir mes cahiers de l’année 70 et en lisant la description d’une robe du soir en crêpe de Chine imprimé de Per Spook, que j’avais taillée dans une chute récupérée à la boutique Louis Féraud, où je travaillais pendant mes études à la fac de Vincennes, j’ai réalisé que j’avais conservé de nombreux modèles de l’époque des cahiers.
En effet, j’ai à peu près trente ans de mode et haute-couture dans mes garde-robes. J’ai tout photographié après avoir remis en état, par ravaudage les vêtements, par cirage et recollage les sacs, ceintures, souliers et accessoires. Les photos illustreront les articles de blog que je pense faire pour compléter les livrels déjà publiés et ceux qui sont en attente de publication ou de saisie.
J’ai aussi bien travaillé sur la correction des premiers cahiers saint-loupiens et parisiens. Sur mes cinquante ans d’écriture en cahiers, les années 60 sont disponibles en cinq ebooks, Au Loin un Phare, Le Vent d’Avezan, Le Soleil dans l’Oeil, Aquamarine 67, Les Maquisards du Bois de Vincennes, et une compilation du texte de tous les cahiers, sans commentaire, Journal 60(les liens donnés ici permettent d’acquérir tous les formats de liseuses à votre convenance).
Si je peux reprendre ce mois-ci la gestion de mes blogs, photos, vidéos, ou intervention sur Facebook, Twitter, c’est que je suis venue à Toulouse passer les fêtes avec mes filles, je squatte leurs MacBook et iMac. Chez moi en novembre, deux amis m’avaient prêté leur netbook ou PC portable, j’ai pu parer au plus pressé, mais leurs outils sont sans commune mesure avec les Macs. J’ai de meilleurs moyens d’expression dès que je remonte le disque dur de mon défunt MacBook sur un des Macs de mes filles, avec la simple suite iLife, iPhoto et iMovie, ou Bento pour les bases de données.
Je vais donc patienter pour pouvoir m’offrir un MacMini l’an prochain et l’iPad dans deux ans, c’est tout ce que mon très petit budget me permet de prévoir… tant que mes droits d’auteur sont confidentiels sur Amazon, Apple, Sony ou Smashwords, mais quand tout le monde sera équipé d’une liseuse ou d’une tablette, mes livrels trouveront leur public… ;-)
J’ai pu bloguer un peu récemment.
Deux articles sont sur mon blog de voyages hentadou :
J’ai évidemment encore beaucoup de choses à gérer, quelques photos à télécharger sur ma galerie Flick pro, des vidéos à monter sur iMovie et à mettre sur YouTube, mais que de bonheurs en perspective à partager avec vous qui me lisez.
Je vous souhaite un très beau solstice d’hiver 2011 et de belles fêtes de Noël chaleureuses, où que vous soyez dans le monde, avec mes meilleures vibrations.
Je vous souhaite de recevoir une liseuse pour Noël ;-)
Gaelle
livres lus sur le Kindle mi octobre 2011 en 13 mois
A l’occasion des Trente ans de l’Auberge de Montfa fêtés aujourd’hui, 1er mai 2010, je publie mes notes bibliographiques, écrites lors de la lecture des deux tomes de TROUS DE MEMOIRE de Benoist Rey, qui refait là-bas sa fameuse recette de « Tête de Veau sauce Benoist« .
Ma base de données bibliographiques Bento (FileMaker) a les champs suivants :
Date de création TITRE Auteur Editeur Lieu d’édition Pages Type de livre Appréciation Prix Origine ISBN Mots-clés Taille Année d’édition Langue
10 déc. 2009 LES TROUS DE MEMOIRE tome 1 Benoist Rey les éditions libertaires 17 St-Georges d’Oloron 160 autobio 12€ bibli Montfa Jean-Yves 2-91-4980-24-8 guerre d’Algérie, Egorgeurs, livre, 14 x 21 cm 2006 française
Premier tome des trous de mémoire, son enfance et sa jeunesse à Paris, sa guerre d’Algérie, ses engagements, ses amitiés, ses rencontres.
J’ai eu l’occasion de croiser deux de ses amis : le dessinateur-auteur-acteur Roland Topor lors d’un vernissage en 66 ou 67, boulevard Saint-Germain à Paris (c’est peut-être dans aquamarine ou dans mes cahiers ?) et l’éditeur-écrivain Jacques Vallet, que j’ai vu récemment à Kerandrege, village voisin du mien, et à qui j’ai permis de retrouver ses articles inédits des années 70-80 écrits sur Atapi en code ascii, en leur mettant simplement l’extension .TXT.
Le monde est petit. Mais ces gens sont des grands. Un jour, ils feront partie des classiques, comme l’ont été les écrivains de la Beat Génération, la génération avant eux, aux Etats-Unis, étudiés désormais dans les Collèges et les Universités. Respect.
Le style de Benoist est rapide, morcelé, comme l’a été sa vie. Pas de temps en digression, il va à l’essentiel. Son témoignage sur la guerre d’Algérie sera sûrement un classique. A lire.
Jacques Vallet va m’apporter les articles de Benoist Rey publiés dans sa revue Le Fou parle.
Ces deux livres sont précieux, ils sont dédicacés de la main de Benoist Rey. C’est Jean-Yves Baduel qui me les a confiés, ils les a trouvés dans la bibliothèque de l’auberge, immense. Il tenait à ce que je les lise au cours de mon séjour à Villemagne en décembre 09, car il était impressionné que j’aie pu lui fournir autant d’informations sur « son » auberge après qu’il m’eût téléphoné pour me demander comment il pourrait en retrouver l’histoire. Je pensais à une histoire ancienne, en fait l’histoire avait trente ans. A suivre…
10 déc. 2009 LES TROUS DE MEMOIRE tome 2 Benoist Rey les éditions libertaires 17 St-Georges d’Oloron 160 autobio 12€ bibli Montfa Jean-Yves 978-2-914980-50-0 guerre d’Algérie, Egorgeurs, livre, 14 x 21 cm 2006 française
Ce second livre est non moins précieux puisqu’il est dédicacé à Pierrot, celui qui a repris l’auberge en l’an 2000, jusqu’à la céder à Jean-Yves, dit Le Chat, cet automne 2009. Ce tome est entièrement consacré à l’histoire de l’auberge de Montfa en Ariège que Benoist Rey a créée et fait tourner du 1 mai 1979 à l’an 2000.
Moi je vais déjà retenir une table pour la Tête de Veau sauce Benoist que Benois Rey viendra lui-même faire ce jour-là à l’auberge. C’est dans le contrat de gérance. Beau programme. Et le 1 mai 2010 fêtera les trente ans de l’auberge.
C’est l’Ariège vers Daumazan, moins montagneuse que la nôtre, celle du Bosc au-dessus de Foix où j’ai eu mes deux filles aînées avec Jean-Claude Portet. Nous sommes arrivés dans la région à un ou deux ans de décalage.
Ce n’est pas tout à fait ainsi que nous avons vécu l’Ariège, même si beaucoup de gens des communautés avoisinantes passaient aussi chez nous. Et les travaux d’Hercule incessants entrepris par Benoist sont à l’opposé de mon défi de tout reconstruire seule, en ermite, mon domaine breton.
Le résultat doit être très différent, puisqu’il y a une piscine, un centre culturel etc. Jamais à court de projets, d’idées, de coups de gueule, de libertés, le Benoist !
J’aime beaucoup « La supplique aux cochons » qu’il a élevés et sacrifiés pendant son séjour à Montfa. Tout est pantagruélique chez Benoist et j’aime ça, cette force de vie qui passe par l’art du bien manger et bien boire des grands vins. J’aime beaucoup ce qu’il a écrit dans le train Toulouse-Paris pour sa maman qui allait mourir. Jacques Vallet avait publié ce billet dans le Fou parle.
L’autre jour Jean-Yves, en me remettant le livre, me disait, après avoir parlé de Jacques Vallet et moi avec Benoist Rey au téléphone :
—Tu vas sûrement retrouver des gens que tu as connus.
Lecture faite, non : Benoist est né en 1938 comme mon frère aîné Youennick, qui a fait la guerre d’Algérie (et en a aussi été transformé à vie). Nous ne sommes pas de la même génération. Je suis née en 46, après la guerre. La seule personne du livre que j’ai connue est Dominique Maurin en 71, quand je faisais des reportages pour France-Culture, lorsqu’il jouait avec Annie Duperey au Théâtre de le Ville à Paris La guerre de Troie n’aura pas lieu de Giraudoux. Dominique est à Montfa au moment du suicide de son frère Patrick Dewaëre et c’est Benoist qui le lui annonce.
Tout ceci me donne encore plus envie et courage de saisir mes cahiers car j’y retrouverai toutes les notes de mes rencontres parisiennes.
Et bien sûr j’attends avec impatience le mois de mai pour rencontrer en vrai un personnage aussi charismatique que Benoist Rey.
L’auberge est reprise par Jean-Yves Baduel, dit Le Chat, qui est un cuisinier, un chef, d’une grande culture générale. En admirant et respectant l’esprit fondateur, il donnera à l’auberge sa propre dimension personnelle, non moins charismatique.
Post Scriptum : je n’ai pas pu descendre en Ariège pour cette date et ne suis donc pas des leurs en ce jour mythique mais je le suis par la pensée et le cœur. Et par ce modeste « post » ou @rticle.
Un deuil rétroactif
Patrice Cournot a traversé ma jeune vie en 1965, alors que je passais des vacances dans le Gers, à Saint-Clar. Son influence sur ma conception du monde et l’évolution de mon style d’écriture a été essentielle. Il est le héros de mon livrel Le Vent d’Avezan #02 1965-66 et reste une référence dans les cahiers suivants de 1966 à 1969 : Soleil dans l’Oeil et Maquisards du Bois de Vincennes. Cet hommage a été écrit sur le vif quand j’ai appris sa mort.
Chateau d'Avezan soleil levant le 24 juin 2010
Kerantorec, 28 avril 2010
Depuis hier soir, je suis bouleversée d’avoir appris, trois ans plus tard, la mort d’un amour platonique de jeunesse :
Patrice Cournot (juin 1942- avril 2007), avocat à Paris, écrivain : Le Jour de Gloire, Gallimard, NRF, 1963, Le Bonheur des autres, La Table Ronde, 1972, Le retour des indiens peaux-rouge, Edite, 2000. Recherche sur Amazon.com.
Patrice avait consacré trente ans de sa vie à la restauration du château d’Avezan, dans le Gers, voisin de celui de l’écrivain diariste Renaud Camus, à Plieux.
Je me proposais de revoir Avezan, que j’ai connu en ruines, lors de mon prochain Voyage dans le Sud.
Certaines personnes marquent des tournants décisifs. Patrice avait influencé mon écriture, comme l’avait fait son oncle Michel Cournot (1er mai 1922- 8 février 2007), critique de cinéma et de théâtre, au Nouvels Obs et au Monde.
La suite de la saisie de mes Cahiers saint-loupiens sera d’autant plus prégnante. Je m’étais arrêtée là, juste avant la rencontre à Saint-Clar l’été 65… Comme si j’avais peur de me replonger dans cette malheureuse histoire entre trois personnes.
Le retour à Avezan, fin juin 2010, sera particulièrement émouvant.
Ici le lien d’une video, que je ne peux pas encore regarder, je sens que je vais me mettre à pleurer.
Video de Louis Lacroix, Québec, Canada (1990)
Post Scriptum du 29 avril 2010
J’ai fini par regarder la video, vers minuit, avant de m’endormir. Je n’ai pas pleuré, même en reconnaissant Patrice, d’abord dans le car des jeunes québécois venant restaurer le château, puis lors de l’ouverture du XXe chantier d’Avezan, l’été 90, ni lorsqu’il parle après une fête et fait référence aux voisins.
J’ai même été heureuse de le revoir aussi semblable à celui que j’avais connu en septembre 1965.
Etonnant. La même tête, la même silhouette, la même voix.
La voix métallique comme une lame.
Il fait d’ailleurs référence à une lame dans ses paroles sur le château.
J’ai aussi reconnu le château, la grande salle où nous faisions des fêtes entre jeunes en vacances au village de Saint-Clar et aux alentours.
Et la région, les toits, les champs, l’horizon, de la belle Lomagne.
Alors je suis rassurée. Un tel homme ne peut pas tout à fait mourir. Il reste en chacun de nous qui l’avons rencontré. Il reste un peu de lui dans cette video touchante. Il reste dans mes Cahiers saint-loupiens, que je pourrais presque appeler les Carnets Cournot, tant il y est présent. Il reste dans ses écrits. Et dans le château. En paix.
Le retour à Avezan a été particulièrement émouvant fin juin 2010
Jean-François Cournot, photographe, amateur d’art contemporain, fils de Michel Cournot, et sa femme Nicole Cournot d’Esparbès, m’ont reçue avec ma fille en leur Maison d’Hôtes La Garlande, sur la place de la Halle. Jean-François m’a parlé et parlé de Patrice. Il a fait ressurgir le passé, celui que j’avais enfoui dans mes cahiers, mais que je n’osais pas vraiment regarder en face, tant la lettre de Patrice était restée brûlante en moi. C’est seulement au retour de Saint-Clar que j’ai pu affronter mes souvenirs de Patrice, tels que je les avais notés au fil des détresses, pour les mettre en forme, les publier en hommage à l’homme exceptionnel qu’il était et qui m’a marquée à vif.
Mathieu-David Cournot, chef opérateur de cinéma, fils de Patrice Cournot, m’a autorisée à visiter le Château d’Avezan au solstice d’été 2010. Je l’en remercie.
Le retour à Avezan en 2010 a été si fort que pendant trois mois je n’ai rien pu écrire, ni publier de photos, mise à part celle de l’arrivée au château au soleil levant du 24 juin 2010.
Pour l’instant, j’ai du mal simplement à relire la lettre que m’avait écrite Patrice. Alors, j’attendrai un peu. Peut-être écrirai-je vraiment Celui qui Passe ? Je sais que tout n’a pas encore été dit.
J’ai été méprisée par Patrice. Je n’ai pas eu le beau rôle dans cet ouvrage. Pourtant, 45 ans plus tard, je ressens son mépris comme un honneur qu’il me faisait.
Qu’aurions-nous pu bâtir ensemble, nous qui avons consacré chacun de notre côté, trente ans de nos vies à restaurer, lui le château d’Avezan, de l’apanage d’Aliénor d’Aquitaine, moi la chaumière de mes ancêtres, cultivateurs bretons ?
Mon ebook Le Vent d’Avezan #02 1965-66 est sur mon histoire platonique avec Patrice Cournot. Il lui est dédié ainsi qu’à son oncle Michel Cournot.
Patrice Cournot (juin 1942- avril 2007), avocat à Paris, écrivain : Le Jour de Gloire, Gallimard, NRF, 1963, Le Bonheur des autres, La Table Ronde, 1972, Le retour des indiens peaux-rouge, Edite, 2000. Recherche sur Amazon.com.